MEIR GOLDA (1898-1978)
Au service d'Israël
Après la proclamation de l'indépendance d'Israël, elle représente son pays à Moscou avec le rang de ministre plénipotentiaire. Élue député sur la liste du Mapaï (social-démocrate) à la première Knesset en 1949, elle rentre en Israël où elle occupe jusqu'en 1956 le poste de ministre du Travail et de la Sécurité sociale. Fidèle partisan de Ben Gourion dont elle partageait l'intransigeance dans le domaine de la politique extérieure et notamment à l'égard des Arabes, elle est choisie en juin 1956 pour succéder au ministre des Affaires étrangères Moshe Sharett, dont les vues modérées avaient fini par indisposer le chef du gouvernement. C'est à cette époque qu'elle hébraïse son nom en Meir. Elle participe aux préparatifs de la campagne de Suez qui aura lieu en octobre 1956 et prend part à la conférence de Saint-Germain-en-Laye en septembre 1956. Elle restera au ministère des Affaires étrangères jusqu'en janvier 1966. Durant toute cette période, elle se fait remarquer par la fermeté de ses prises de position face aux diplomates étrangers. Sur la scène intérieure, Golda Meir s'affirme depuis l'éclatement de l'« affaire Lavon » en 1960 comme le principal adversaire de Ben Gourion en ce qui concerne les affaires du parti Mapaï. L'accession de Levi Eshkol à la présidence du Conseil en 1963 renforce l'influence et la position de Golda Meir. Deux ans plus tard, celle-ci se livre, au cours du congrès du parti qui a précédé la scission et la création du Rafi (nouveau parti de Ben Gourion), à un véritable réquisitoire contre son ancien maître à penser. La rupture est consommée entre les deux dirigeants. Ils ne se réconcilieront qu'en 1970, lorsque, président du Conseil, elle se tournera vers le vieil homme d'État, qui a déjà quitté la vie politique, pour le prier de représenter Israël aux funérailles du général de Gaulle. Après les élections législatives de novembre 1965, Golda Meir quitte le gouvernement pour être nommée secrétaire général du Mapaï. Au moment de la création du Parti travailliste issu de la fusion du Mapaï avec le Rafi et l'Ahdout Haavoda, au début de 1968, elle est nommée secrétaire général du parti unifié au pouvoir. Cependant, quelques mois plus tard, elle démissionne. Agée de soixante-dix ans, souffrante, elle songe sérieusement à se retirer de la vie politique, lorsque la mort de Levi Eshkol modifie tous ses plans, et elle devient Premier ministre.
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Écrit par
- Amnon KAPELIOUK : docteur ès lettres, journaliste spécialiste des questions du Proche-Orient
Classification
Média