MEIR GOLDA (1898-1978)
Golda Meir, Premier ministre
Le nouveau chef du gouvernement israélien devait s'aligner, en ce qui concerne les modalités d'un règlement éventuel de la crise israélo-arabe, sur les positions les plus fermes des membres de son cabinet durant toute la période qui précéda la guerre du Kippour et former avec les ministres Moshé Dayan et Israël Galili le trio des « durs ». Elle refusa en particulier pendant longtemps d'inclure dans le vocabulaire politique de son pays le mot « retrait » (des territoires occupés). Elle estimait en outre que le tracé, sur une carte, des territoires qu'Israël pourrait évacuer en échange d'un traité de paix, était « prématuré » et ne pouvait que diviser le peuple israélien. En août 1970, à la suite des pressions américaines, Golda Meir accepte le cessez-le-feu sur le canal de Suez ainsi que le principe de l'application de la résolution 242 du Conseil de sécurité. En fait, Golda Meir n'a jamais cessé de croire qu'Israël avait fait tout son possible pour arriver à une paix juste et honorable et que le seul obstacle était l'incompréhension et l'intransigeance des Arabes, et en particulier de l'Égypte. Lorsque le président Sadate suggère en février 1971 de faire la paix avec Israël en échange de la restitution des territoires occupés, elle rejette sa proposition. Après la guerre du Kippour, elle déclare : « Nous avons fait tout notre possible pour arriver à la paix. » Dévouée corps et âme à la défense des intérêts du peuple juif d'Israël, Golda Meir était entièrement étrangère à l'idée que les Palestiniens puissent avoir des droits à constituer un État dans cette région, et elle ne manquait pas de nier l'existence même du peuple palestinien. Quittant le gouvernement après le « tremblement de terre » de la guerre d'Octobre 1973, Golda Meir se retire dans son modeste appartement à Tel-Aviv. La « grand-mère » d'Israël fit sa dernière apparition lorsque, devant un monde abasourdi, elle échangea, avec le président Sadate à Jérusalem, les plaisanteries affectueuses de deux amis qui se retrouvent.
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Écrit par
- Amnon KAPELIOUK : docteur ès lettres, journaliste spécialiste des questions du Proche-Orient
Classification
Média