GASCOGNE GOLFE DE
Hydrologie et exploitation
Dans la partie la plus profonde du golfe de Gascogne pénètrent les eaux de fond de l'Atlantique, et notamment l'eau intermédiaire issue du détroit de Gibraltar. Seules les eaux superficielles se répandent sur les plateaux continentaux, où elles ont en été une stratification marquée : de longues périodes de calme permettent alors l'échauffement assez marqué d'une couche mince (de 12 à 15 m), qui peut occasionnellement atteindre 21 0C, même dans le nord, alors que les eaux de fond s'écartent peu de 11 0C. Plus souvent, l'intervention réitérée des petites tempêtes d'été brasse les couches superficielles, portant l'épaisseur de la masse supérieure à 30 ou 35 m, mais ramenant sa température à 18 0C. Les premières grandes tempêtes d'automne brassent toute l'épaisseur d'eau, et l'homothermie persistera jusqu'au printemps, avec des températures voisines, au large, de 11 0C. Près de la côte, des températures plus basses peuvent être enregistrées.
La salinité, de 35,5 0/00 au large, est abaissée localement à des valeurs très faibles au débouché des fleuves, surtout lors des crues d'hiver.
Les marées sont peu variées dans le golfe de Gascogne : l'onde de marée atteint à peu près simultanément toute la côte française avec une hauteur quasi constante de 5 à 6 m en grandes vives eaux. Les courants de marée, beaucoup moins vifs qu'en mer Celtique ou en Manche, sont donc rarement parallèles à la côte et ne jouent qu'un faible rôle dans les transports de sédiments.
Les houles sont surtout de secteur ouest : l'abri de l'Irlande et des hauts fonds de la mer Celtique atténue beaucoup les houles de nord-ouest, sauf dans la partie méridionale du golfe, et surtout sur la côte des Landes. Les houles très longues de sud-ouest, mises en route par les ouragans tropicaux, ne sont cependant pas rares sur les côtes bretonnes. Mais, dans l'ensemble, la région est beaucoup moins agitée que la mer Celtique, partant beaucoup moins dangereuse pour les pêcheurs.
Aussi une petite pêche côtière tente-t-elle de se maintenir sur le plateau continental, malgré l'épuisement des fonds ; de petites unités bretonnes, luziennes et espagnoles pratiquent surtout le chalutage, accessoirement la pêche à la palangre, et les pêches au thon et à la sardine. L'âpre concurrence que se font les pêcheurs devrait aboutir rapidement au dépeuplement complet des fonds, si l'on ne recourt pas à temps à la mise en défens de secteurs destinés à la reproduction.
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Écrit par
- Jean-Pierre PINOT : professeur à l'université de Bretagne-Occidentale, Brest
Classification
Médias
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