GONOCOQUE ET GONOCOCCIES
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Le gonocoque, Neisseria gonorrhoeae, est la seconde cause d’infection bactérienne sexuellement transmissible après Chlamydiae trachomatis. Chez l’homme, l’infection se manifeste le plus souvent de manière bruyante par une inflammation de l’urètre responsable d’un écoulement de pus à l’extrémité de la verge – d’où son nom de blennorragie – et de brûlures lors des mictions, d’où le terme courant de « chaude-pisse ». Chez la femme, l’infection n’entraîne le plus souvent aucun symptôme, mais peut avoir des conséquences sur la fertilité à long terme. Après une forte diminution jusque dans les années 1990, les infections par le gonocoque progressent de manière continue depuis 2000.
Une infection bactérienne sexuellement transmissible
Le gonocoque a été isolé en 1879 par le bactériologiste allemand Albert Neisser, qui lui a donné son nom scientifique : Neisseria gonorrhoeae. Observé au microscope, il a l’aspect caractéristique de deux bactéries rondes collées l’une à l’autre (diplocoque), en « grain de café ». Le gonocoque infecte exclusivement l’humain et se transmet facilement lors des rapports sexuels, qu’ils soient génitaux, buccaux ou anaux. L’infection génitale est responsable de ce que l’on appelait autrefois la gonorrhée, puis la blennorragie. Les premiers signes de celle-ci apparaissent chez l’homme après une période d’incubation silencieuse (2 à 7 jours). Mais, malgré l’absence de symptômes, les personnes infectées peuvent contaminer leurs partenaires pendant cette période. Après l’incubation apparaissent brutalement des difficultés à uriner, des brûlures souvent intenses lors des mictions et un écoulement généralement jaune verdâtre. Chez la femme, l’infection génitale est beaucoup plus discrète, n’entraînant le plus souvent aucun signe visible. Mais elle n’est pas anodine pour autant car les infections chroniques par le gonocoque sont, dans une moindre mesure cependant que les infections à chlamydiae, une cause de stérilité par obstruction des trompes. Plus rarement, l’infection gonococcique peut se manifester de manière aiguë chez la femme, notamment par une inflammation du col de l’utérus (cervicite) responsable de pertes purulentes. Les atteintes de la cavité buccale, de la gorge ou de l’anus sont le plus souvent asymptomatiques, chez l’homme comme chez la femme.
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Écrit par
- Chantal GUÉNIOT : docteur en médecine
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Média
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