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GOÛT NÉOCLASSIQUE, Mario Praz Fiche de lecture

La pensée de Praz

Auteur d'un texte fondateur consacré à la littérature fantastique du xixe siècle, La Chair, la mort et le diable, paru en 1930, Praz est d'abord un littéraire, passionné par les domaines anglais et français. Le goût de l'art lui est venu avec celui de la collection – les vestiges de sa passion pour les tableaux et les meubles, qu'il a décrits dans La Maison de la Vie (L'Arpenteur, Paris, 1994) sont rassemblés à Rome au Museo Mario Praz, dans un appartement situé au dernier étage du Museo napoleonico. À la suite d'Edgar Poe, il s'est attaché à inventer une « philosophie de l'ameublement » (L'Ameublement, psychologie et évolution de la décoration intérieure, 1964), transcendant, avec beaucoup d'intelligence, l'histoire du mobilier, jusqu'alors limitée au mieux à une « grammaire des styles » ou à l'étude des estampilles, pour en faire une composante essentielle d'une histoire culturelle d'une extraordinaire largeur de vue. C'est aujourd'hui la part la plus importante de l'héritage de Praz, avec sa légende, amplifiée par le dernier film de Visconti, Violence et Passion (1974) : le cinéaste italien met en scène un vieux professeur tourmenté et esthète, qui lui ressemble beaucoup, mais dans lequel l'historien ne voulut jamais se reconnaître.

— Adrien GOETZ

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Écrit par

  • : agrégé de l'Université, ancien élève de l'École normale supérieure, maître de conférences à l'université de Paris-IV-Sorbonne

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