MORRIS GOUVERNEUR (1752-1816)
Doté à sa naissance d'un prénom que trop d'historiens prennent à tort pour un titre ou pour une fonction, Gouverneur Morris, issu d'une famille patricienne, représente l'État de New York au Congrès, puis réorganise l'armée des Insurgents et participe aux travaux de rédaction de la Constitution qui est en grande partie son œuvre. En 1786, il fonde avec son cousin, Robert Morris, la première banque d'affaires américaine, puis, en 1789, il part pour la France, chargé par le Congrès de veiller à l'exécution d'un traité de commerce que celui-ci vient de conclure avec le gouvernement français. Habile homme, il joue vite un rôle plus important que celui qui lui a été assigné. Aussi bien accueilli par la cour que par la ville, partageant la confiance de Louis XVI avec le ministre Montmorin et les faveurs de Mme de Flahaut avec Talleyrand, il est, bien qu'envoyé d'une république et fêté comme tel par l'aristocratie, royaliste par raison et conservateur par expérience. Son Journal, qui constitue une intéressante chronique des premières années de la Révolution, le montre sagace dans ses analyses des événements, caustique dans ses jugements, avisé dans les conseils qu'il donne au roi. Nommé en 1792 ministre plénipotentiaire des États-Unis en France, il est le seul diplomate à ne pas quitter son poste après le 10 août et il profite de sa position officielle pour sauver nombre de vies humaines. Rappelé en 1794 et remplacé par Monroë, il voyage pendant quelques années en Europe, pour son plaisir et son instruction, et ne rentre aux États-Unis que pour s'y consacrer à l'administration de son domaine de Morrisania.
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Écrit par
- Ghislain de DIESBACH : licencié en droit
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