GRAINE
La graine est un organe de dissémination résultant de la transformation d'un ovule : après la fécondation, ou même sans accomplissement d'un processus sexuel (agamospermie), un embryon est formé dans le prothalle femelle (gamétophyte) ; dans un tissu entourant l'embryon, ou dans l'embryon lui-même, des réserves sont accumulées, que celui-ci consommera lors de la germination ; simultanément, les téguments ovulaires se transforment en une carapace mortifiée, plus ou moins dure et imperméable, protégeant l'embryon et les réserves.
Ainsi définie, la graine (en grec : sperma) est l'apanage des Spermaphytes (Gymnospermes et Angiospermes). Elle est mûrie sur l'écaille ovulifère (Gymnospermes) ou dans l'ovaire (Angiospermes), grâce à un apport nourricier provenant de la plante mère. Elle est ensuite libérée dans le milieu extérieur, où elle est disséminée, transportée à des distances éventuellement considérables ; elle peut ainsi subsister, en apparence inerte, jusqu'au moment où des conditions favorables de température et d'humidité permettent à l'embryon d'éclore.
Structure
Les éléments constants de toute graine sont l'embryon et le tégument ; chez beaucoup de Spermaphytes, la graine contient, en outre, un tissu spécialisé dans lequel des matières de réserve sont accumulées.
L'embryon est formé par une prolifération limitée et planifiée de la cellule œuf, dans laquelle a fusionné, avec le noyau à n chromosomes de l'oosphère (cellule sexuelle femelle), un des deux noyaux mâles, à n chromosomes aussi, apporté par le tube pollinique (chez les espèces agamospermes, la cellule œuf, à 2 n chromosomes, prolifère sans fécondation). Ébauche de la future plante, l'embryon, droit, courbe, ou même annulaire, suivant les familles, comprend une minuscule tige portant des feuilles rudimentaires ( cotylédons) et prolongée par une très courte racine. Le nombre des feuilles cotylédonaires est de deux à dix-huit ou vingt chez les Gymnospermes, et de deux chez toutes les Angiospermes dicotylédones ; chez les Angiospermes monocotylédones, la feuille cotylédonaire est unique, souvent indistincte à l'intérieur de la graine mûre, et n'apparaît, sous des formes diverses, qu'au moment de la germination.
Les embryons sont, très généralement, dépourvus de chlorophylle ; les embryons à cotylédons verts, chez certains Conifères, chez les agrumes, etc., sont exceptionnels.
Très généralement aussi, la graine contient un seul embryon ; même si, dans des situations rarement réalisées, plusieurs embryons sont ébauchés, un seul parvient à maturité, tandis que les autres meurent avant terme. Chez quelques espèces exceptionnelles, cependant, cette concurrence n'intervient pas, et la graine mûre contient alors plusieurs embryons viables (polyembryonie de certains Conifères, des Citrus, du manguier, etc.).
Le tégument offre des caractères très divers suivant les espèces ; tous les intermédiaires existent entre les téguments durs et épais, rigoureusement imperméables à l'air et à l'eau, et les téguments minces, papyracés, très perméables, entre des téguments lisses et des téguments verruqueux ou anfractueux, entre des téguments de teintes vives (blancs, rouges) et des téguments sombres (bruns, noirs), de couleur uniforme, ou panachés.
On distingue, sur le tégument de la plupart des graines, un hile, cicatrice de l'attache de la graine sur le cordon (funicule), par lequel elle recevait, de la plante mère, au cours de la maturation, les matériaux nourriciers.
Les réserves sont déposées dans des conditions qui varient suivant le Spermaphyte considéré.
Chez les Gymnospermes (Coniférophytes et Gnétophytes), les réserves sont stockées dans le prothalle femelle (gamétophyte), formé de très nombreuses cellules à n chromosomes ; ce prothalle[...]
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Écrit par
- Georges MANGENOT : professeur honoraire à l'université de Paris-XI
Classification
Médias
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