GRAMMAIRES (HISTOIRE DES) Grammaire et langage dans l'Inde ancienne
L'étymologie
L 'étymologie est illustrée par un auteur ancien de date incertaine (antérieure au iie s. av. J.-C.), Yāska, dont le Nirukta est un commentaire étymologique sur une sorte de lexique de mots védiques appelé Nighaṇṭu. L'introduction de cet ouvrage est le plus ancien texte sanskrit définissant les principales catégories sémantiques : le verbe, qui exprime l'être (bhāva) en tant que naissance, formation, action en cours de réalisation ; le nom, qui exprime l'être (sattva) en tant qu'être dont la réalisation est achevée, produit issu d'une action achevée ; les prépositions ; les particules. Tout nom ou tout verbe peut être analysé à partir d'une racine et de suffixes flexionnels ou dérivationnels. La méthode d'analyse des étymologistes n'est jamais purement formelle, comme on le voit parfois chez les grammairiens. L'étymologiste attache plus de considération au sens qu'à la forme et, pour dégager un sens d'une forme, est prêt à pratiquer dans cette dernière toute substitution, métathèse, etc. de phonèmes qu'il requiert. L'étymologie, telle qu'elle est pratiquée par Yāska, ses commentateurs et des milliers d'utilisateurs non spécialistes, est de caractère spéculatif. C'est un instrument pour dégager un ou plusieurs sens d'une forme. L'étymologie du Nirukta est à distinguer de l'analyse grammaticale formelle des grammairiens, qui se montrent plus rigoureux et respectueux de la forme propre des phonèmes et n'acceptent comme modifications phonétiques que celles qui ont assez de régularité pour constituer des lois.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Pierre-Sylvain FILLIOZAT : directeur d'études à l'École pratique des hautes études (IVe section)
Classification
Autres références
-
ARABE (MONDE) - Langue
- Écrit par David COHEN
- 9 385 mots
- 3 médias
...c'est-à-dire qu'il en fût tiré un corps de règles, une claire description d'un usage devenu coercitif. La tradition impute l'initiative de la constitution d'une grammaire au calife ‘Alī, qui l'aurait ordonnée pour défendre précisément la pureté linguistique du texte sacré contre les risques de corruption que lui... -
ARISTOPHANE DE BYZANCE (257 av. J.-C.?-? 180 av. J.-C.)
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 192 mots
Directeur de la bibliothèque d'Alexandrie vers ~ 195, Aristophane de Byzance publia une version d'Homère, la Théogonie d'Hésiode, Alcée, Pindare, Euripide, Aristophane et peut-être Anacréon. Un grand nombre des « arguments » qui figurent au début des manuscrits de comédies et...
-
BEAUZÉE NICOLAS (1717-1789)
- Écrit par Michel BRAUDEAU
- 278 mots
Né à Verdun, Beauzée s'attache d'abord aux sciences et aux mathématiques avant de s'intéresser à la grammaire. Lorsque Dumarsais meurt en 1756, Beauzée lui succède à la rédaction des articles de grammaire de l'Encyclopédie. Il publie en 1767 sa Grammaire générale ou...
-
CORAN (AL-QURĀN)
- Écrit par Régis BLACHÈRE et Claude GILLIOT
- 13 315 mots
- 1 média
...qui faisait de la langue arabe en général, et du texte coranique en particulier, l'insurpassable expression de la transcendance elle-même. Commentaires grammaticaux et recherches philologiques n'ont donc pas été, dans l'Islam des origines et jusque dans le monde islamique contemporain, des disciplines... - Afficher les 32 références