GRANDES EXPÉDITIONS SCIENTIFIQUES (repères chronologiques)
1756 Dans son Histoire des navigations aux terres australes, le président du parlement de Dijon Charles de Brosses engage les souverains à lancer de nouveaux voyages de découverte avec des spécialistes scientifiques (un cartographe, un naturaliste, un astronome) et prône des relations pacifiques avec les indigènes. Il influence le Français Louis Antoine comte de Bougainville et l'Anglais James Cook.
1766 Louis Antoine comte de Bougainville part pour un grand voyage de découverte dans le Pacifique avec la Boudeuse et l'Étoile. Il est accompagné de non-marins : le naturaliste Philibert Commerson, un cartographe et un astronome. Bien qu'il soit précédé à Tahiti par l'Anglais Samuel Wallis, son retour est salué comme un succès (1769). Deux voyages d'Yves Joseph de Kerguelen de Trémarec suivent de 1771 à 1774.
1768 Après les circumnavigations de John Byron et de Samuel Wallis, la Royal Society et l'Amirauté britannique arment la première expédition scientifique, pour observer, à Tahiti, le passage de la planète Vénus devant le disque solaire (1769) et poursuivre l'exploration du Pacifique. Chargé de cette expédition, James Cook embarque sur l'Endeavour les naturalistes Joseph Banks et Daniel Carl Solander, deux peintres d'histoire naturelle, un horloger et une bibliothèque d'histoire naturelle. Rentré en 1771, il repart deux fois (1772-1775, 1776-1779).
1785 Louis XVI envoie Jean-François de Galaup, comte de Lapérouse, dans le Pacifique avec la Boussole et l'Astrolabe. Quinze civils et quelques officiers savants commencent une moisson scientifique sans précédent, tragiquement interrompue par un naufrage à Vanikoro (dans les Santa Cruz) en 1788. Faute de pouvoir publier les résultats de cette expédition qu'il a préparée, Charles Pierre Claret de Fleurieu éditera le voyage du Solide (1790-1792) accompli par Étienne Marchand pour le compte d'un négociant marseillais.
1791 Antoine Raymond Joseph de Bruni, chevalier d'Entrecasteaux, est envoyé à la recherche de Lapérouse avec douze savants sur la Recherche et l'Espérance. Malgré la guerre entre la France et l'Angleterre, qui perturbe la fin de l'expédition (1795), les collections d'histoire naturelle sont sauvées par l'intervention de Joseph Banks, président de la Royal Society, et rendues à la France.
1798 Bonaparte emmène quelque cent soixante savants, ingénieurs et techniciens civils derrière Gaspard Monge, Claude L. Berthollet, Dieudonné de Gratet de Dolomieu, Étienne Geoffroy Saint-Hilaire et Joseph Fourier. Leur exploration scientifique de l'Égypte, qui se termine en 1801, donnera lieu à l'ouvrage monumental Description de l'Égypte et à la carte topographique du pays.
1799 Alexander von Humboldt explore l'Amérique espagnole avec le botaniste Aimé Bonpland jusqu'en 1804. Leur apport scientifique est considérable, malgré des moyens limités par rapport aux grandes expéditions.
1800 Bonaparte fait préparer par l'Institut l'expédition de Nicolas Baudin sur les côtes d'Australie, avec vingt-deux savants sur le Géographe et le Naturaliste. Malgré les défections dues aux tensions entre Baudin et les savants et officiers, le bilan scientifique au retour (1804) est impressionnant.
1817 Reprise des expéditions scientifiques maritimes françaises : Louis Claude de Freycinet sur l'Uranie (1817-1820), Louis Isidore Duperrey sur la Coquille (1822-1824), Jules Sébastien Dumont d'Urville sur l'Astrolabe (1826-1829, 1837-1840).
1829 En Morée (Péloponnèse), la France renoue avec les expéditions scientifiques dans un cadre militaire (1829-1831). D'autres suivront en Algérie (1839-1842) et au Mexique (1862-1867).
1911 Deux ans après la victoire de l'Américain Robert Peary au pôle Nord, l'expédition norvégienne de Roald Amundsen atteint le pôle Sud. Comme[...]
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Écrit par
- Patrice BRET : chercheur honoraire au centre Alexandre Koyré, EHESS-CNRS-MNHN, Paris
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