GRANULOMÉTRIE
Techniques d'analyse
Une méthode consiste à mesurer directement la dimension des grains observés à l'œil nu pour les galets et graviers, sous la loupe binoculaire pour les sables, au microscope pour les éléments plus petits. Mais cette méthode ne saurait s'appliquer à des échantillons très nombreux, sauf lorsque les opérations de mesure et de comptage des grains sont automatiques, comme dans l'étude de certaines poudres métalliques industrielles. Dans les sciences de la Terre, les méthodes les plus courantes consistent à déduire les tailles des grains de sable et de gravier de leur admission ou de leur refus par des orifices de dimensions connues (tamisage) et celles des particules pélitiques de leur vitesse de chute dans un milieu fluide moins dense qu'elles (méthode à la pipette, au densimètre et mesures par rayons). D'autres méthodes utilisent les compteurs de particules, les analyseurs automatiques d'image ou la diffraction laser.
Le tamisage des sables et graviers
Le tamisage consiste à répartir les grains d'un échantillon en une série de classes dimensionnelles de plus en plus petites, par passage à travers des orifices de plus en plus étroits. En réalité, lorsque les grains ne sont pas sphériques, les orifices les trient selon leur largeur, et non selon leur longueur. Les orifices sont formés par des mailles carrées de toile métallique ou, parfois, pour les diamètres supérieurs à 3 mm, par des trous ronds ménagés dans des tôles. On admet que le diamètre des trous d'une passoire doit être 1,25 fois plus grand que le côté des mailles d'un tamis pour avoir le même effet de triage. Les tôles ou les toiles garnissent des montures cylindriques de diamètres divers (31,5 cm, 25 cm, 21 cm, 15 cm, etc.) qui peuvent s'emboîter les unes dans les autres en formant des séries de tamis ou de passoires. Ces séries sont en général constituées de telle sorte que les ouvertures présentent une progression géométrique régulière. La progression adoptée par l'Association française de normalisation (Afnor) a pour raison 1,259 (10). On utilise aussi d'autres progressions, de raison 1,189 (2), 1,414 (2). Le tamisage peut être effectué par agitation à sec ou sous l'action d'un courant d'eau ; la quantité à tamiser dépend de la taille des grains et de la surface des tamis. La durée du tamisage, en général de l'ordre d'un quart d'heure, dépend de la friabilité de l'échantillon. Les refus successifs et l'ultime tamisat sont pesés, l'analyse fournit donc le poids et non le nombre des grains de chaque classe dimensionnelle.
La granulométrie des pélites
L'utilisation des tamis n'est plus possible au-dessous de 40 à 50 μm. On sépare les pélites des fractions plus grossières par tamisage, et l'on effectue la granulométrie des pélites avec d'autres méthodes : on déduit leur dimension de leur vitesse de chute dans un milieu fluide moins dense qu'elles. Sauf dans des cas très rares où le fluide est constitué par un gaz, il s'agit d'un liquide. Celui-ci peut être immobile (sédimentométrie) ou animé d'un mouvement ascendant (méthode par lévigation). Cette analyse est fondée sur la loi de Stokes qui permet de déduire la dimension d'une particule sphérique de sa vitesse de chute dans un milieu fluide, dans des conditions connues d'expérience. La loi de Stokes peut s'exprimer ainsi :
où r est le rayon de la particule, V la vitesse limite de chute, C une constante dans un milieu donné. Cette méthode suppose que toutes les particules ont une égale densité et qu'elles sont sphériques, ce qui, en fait, est rare. Elle ne donne donc que des résultats approchés ; elle est cependant la plus commode et la plus fréquemment utilisée.À partir de cette loi, toute une série de modes opératoires[...]
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Écrit par
- Fernand VERGER : professeur des Universités, directeur de laboratoire à l'École pratique des hautes études
Classification
Médias
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