- 1. L'avènement de l'Art nouveau
- 2. Les prémisses du design
- 3. Les avant-gardes constructivistes
- 4. France et Angleterre, entre tradition et modernité
- 5. Graphisme et photographie
- 6. La montée des totalitarismes
- 7. La guerre et le style suisse
- 8. Exceptions françaises et polonaises
- 9. Design et graphisme
- 10. Vers un nouveau lyrisme
- 11. La contestation
- 12. Le graphisme d'information
- 13. Nouveaux visages de la presse et de la télévision
- 14. La New Wave
- 15. Le graphisme contemporain
- 16. Bibliographie
GRAPHISME
La contestation
Au milieu des années 1960, des mouvements de contestation sociaux et culturels, comme le Flower Power, en Californie, ou le mouvement Provo, aux Pays-Bas, trouvent leur traduction en dehors des courants graphiques institués. Par ailleurs, l'apparition d'un art de l'affiche à Cuba, fortement inspiré du pop art et des arts caraïbes et sud-américains, détonne avec le réalisme socialiste.
La révolte de Mai-68 conduit les étudiants des beaux-arts de Paris, rejoints par de nombreux artistes, à lancer une production d'affiches militantes, instaurant un mode de création collectif inédit. L'efficacité des inscriptions murales, largement inspirées par les situationnistes, et la force des affiches mettent en cause les règles admises de la communication.
Face à l'évolution de la publicité commerciale, des graphistes qui veulent maintenir une maîtrise sur leurs œuvres et s'affirmer en tant qu'auteurs se tournent vers le champ culturel, en constante expansion à partir des années 1960.
Jean Widmer conçoit l'identité visuelle et la communication des expositions du Centre de création industrielle (C.C.I.), à partir de 1969, démontrant la capacité de l'école suisse à générer un art du signe éloigné de la rhétorique publicitaire. Plusieurs expositions du C.C.I. montrent des graphistes : André François, The Push Pin Studio (1970), Roman Cieslewicz (1972). Ce dernier, après avoir assuré la direction artistique de l'agence Mafia, se consacre à la création sociale et culturelle, dont les grandes expositions interdisciplinaires du Centre Georges-Pompidou. Il transpose ses expérimentations personnelles sur le collage et le montage photographiques dans ses réalisations pour la nouvelle revue de photographie Zoom ou des affiches de théâtre et de cinéma.
François Miehe, Pierre Bernard, Gérard Paris-Clavel, qui ont contribué à l'atelier d'affiches des Arts Décos en Mai-68, fondent le collectif Grapus, en 1970, pour concevoir les campagnes et le matériel des manifestations du Parti communiste français, ou rénover l'identité de la C.G.T. Le « style Grapus », très pictural, faisant un large emploi de l'écriture manuscrite, confère aux compositions un aspect narratif, à l'opposé des règles de la communication publicitaire.
Dans les années 1970, le théâtre connaît un succès grandissant et offre aux graphistes un précieux espace de liberté. Grapus collabore avec le théâtre de la Salamandre, Anthon Beeke avec le théâtre du Globe à Eindhoven, Gunter Rambow avec le Schauspiel Frankfurt – trois expériences concomitantes qui se perpétuent jusqu'au milieu des années 1980. Au Japon, Tadanori Yokoo approfondit ses recherches, débutées dans les années 1960, confrontant les stéréotypes graphiques de la culture nippone à ceux de l'Occident, démarche consacrée par une exposition au MoMA, à New York, en 1972.
Comme une réplique de la contestation des années 1960, le mouvement Punk, apparu en Grande-Bretagne autour du groupe musical des Sex Pistols, dont la communication est confiée à Jamie Reid, se répand dans le monde au milieu des années 1970. Le collectif graphique Bazooka en France s'en réclame. Récusant le fonctionnement des sociétés industrielles, les Punks en recyclent les codes, récupérant les photos de presse en particulier, qu'ils manipulent selon toutes les techniques possibles.
Au début des années 1980, la « Movida », en Espagne, fait revenir la création ibérique, longtemps étouffée sous la dictature franquiste, sur la scène internationale. Le graphisme et l'illustration s'y confondent dans une explosion libératrice de couleurs et de formes, à laquelle contribuent notamment Javier Mariscal et Peret Torrent.
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Écrit par
- Michel WLASSIKOFF : historien du graphisme et de la typographie, diplômé en histoire de l'École des hautes études en sciences sociales, Paris
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Médias
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