- 1. Vers la Grèce moderne : l'hellénisme, fondement de l'Empire byzantin
- 2. La Grèce entre l'Occident et l'Orient (1204-1453)
- 3. De l'idée œcuménique d'empire à l'idée nationale (1453-1821)
- 4. L'évolution de l'État indépendant grec (1821-1922)
- 5. La Grèce contemporaine
- 6. Chronologie contemporaine
- 7. Bibliographie
GRÈCE De la Grèce byzantine à la Grèce contemporaine
Nom officiel | République hellénique (GR) |
Chef de l'État | Ekaterini Sakellaropoulou (depuis le 13 mars 2020) |
Chef du gouvernement | Kyriakos Mitsotakis (depuis le 8 juillet 2019) |
Capitale | Athènes |
Langue officielle | Grec |
La Grèce contemporaine
La participation de la Grèce aux côtés des puissances antifascistes à la Seconde Guerre mondiale, son occupation par les forces fascistes (Allemagne, Italie, Bulgarie), le puissant mouvement de résistance contre ces forces, les guerres intestines qui suivirent la libération et qui, dans un certain sens, prolongeaient le mouvement de résistance, la vie politique troublée qui en résulta et qui aboutit à la dictature militaire en 1967, tels sont les principaux événements des dernières décennies de l'histoire de la Grèce, qui conditionnent, dans une certaine mesure, la vie économique, sociale et politique du peuple grec après la chute de la dictature militaire et l'instauration du régime démocratique en juillet 1974.
La Grèce dans la guerre
L'entrée de la Grèce dans la guerre peut apparaître comme un paradoxe : un gouvernement profasciste (la Grèce vit sous la dictature depuis août 1936) rejette l'ultimatum du 28 octobre 1940 par lequel l'Italie demande le libre passage de ses troupes, et la Grèce se range aux côtés de la Grande-Bretagne au moment où Hitler occupe la plus grande partie de l'Europe. Mais si, pour le gouvernement grec, un tel acte s'explique par la conjoncture politique en Méditerranée orientale où la Grande-Bretagne était encore puissante, en particulier par le rôle prépondérant qu'elle jouait en Grèce, pour le peuple grec la résistance contre l'agression de l'Italie fasciste prit un caractère à la fois national et antifasciste, permettant à l'armée grecque non seulement de faire face à l'agression, mais de passer bientôt à la contre-attaque. À la fin de 1940, les armées italiennes se trouvaient repoussées à soixante kilomètres au-delà de la frontière gréco-albanaise.
Pendant six mois, seize divisions grecques insuffisamment armées immobilisèrent en Albanie vingt-sept divisions italiennes disposant d'un équipement bien supérieur au leur, jusqu'au moment de l'attaque des armées allemandes, le 6 avril 1941.
Devant l'avance des armées hitlériennes, le roi et son gouvernement quittent le pays ; le commandement de l'armée, composé d'officiers à sympathies fascistes, capitule le 24 avril 1941. Mais la résistance continue en Crète jusqu'en mai 1941. Un certain nombre d'officiers et de soldats grecs, ainsi que la flotte de guerre, ont réussi à quitter le pays et forment autour du gouvernement en exil les forces grecques de l'extérieur qui continuent la lutte et participent aux opérations alliées en Afrique (El-Alamein), puis en Italie.
L'importance de la contribution de la résistance grecque a été soulignée par Winston Churchill lui-même : les succès grecs en Albanie ont constitué la première victoire des Alliés, encouragé d'autres peuples hésitants, détruit le prestige de Mussolini et influencé l'attitude américaine. La résistance en Crète a causé la destruction des forces d'élites allemandes et la résistance serbe et grecque a contraint Hitler à ajourner l'attaque contre la Russie, délai qui s'est révélé vital pour celle-ci.
L'occupation est particulièrement cruelle pour la Grèce. Le pays est partagé entre les Allemands, les Italiens et les Bulgares. Toutes ses ressources sont à la disposition des occupants, tandis que sévit la famine.
Pourtant, un puissant et massif mouvement de résistance s'organise très tôt. Le 27 septembre 1941, est fondé le Front national de libération (EAM) qui crée en même temps un centre militaire de résistance, noyau du comité central de l'« Armée populaire grecque de libération » (ELAS) dont l'activité commence en février 1942. Outre les communistes qui en ont pris l'initiative, le Parti socialiste, le parti de la Démocratie populaire, quelques groupes syndicalistes et quelques personnalités politiques participent à l'organisation de ce[...]
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Écrit par
- Jean CATSIAPIS : docteur en droit, maître de conférences honoraire à l'université de Paris-Ouest-Nanterre-La Défense
- Dimitri KITSIKIS : professeur agrégé à l'université d'Ottawa, Canada
- Nicolas SVORONOS : directeur d'études à l'École pratique des hautes études (IVe section)
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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Médias