GRECO (1541-1614)
Greco, portraitiste
Ce cheminement vers l'essentiel se lit également dans ses portraits : si le Chevalier à la main sur la poitrine (vers 1577-1579, le Prado, Madrid) est encore vénitien dans la composition et l'atmosphère, les portraits plus tardifs de ses amis tolédans (Antonio de Covarrubias, vers 1600, musée du Louvre), d'une technique d'une grande virtuosité, s'attachent surtout à exprimer la personnalité de ces hommes cultivé. La liberté de la touche dans ses œuvres plus tardives, la simplicité de la composition donnent à quelques portraits d'hommes d'Église, Le Cardinal Niño de Guevara (The Metropolitan Museum of Art, New York), Fray Hortensio Felix Paravicino (Isaac Sweetser Fund, Boston Museum of Fine Arts), Francisco de Pisa, donné jusqu'en 1988 comme portrait de Giacomo Bosio (vers 1610-1614, Kimbell Art Museum, Fort Worth), une intensité véridique qui ne peut être comparée qu'à l'œuvre de Velázquez.
Trop longtemps traité comme un génie isolé et sans postérité, Greco doit être compris comme une personnalité complexe marquée par le souvenir toujours vivace de sa formation italienne et par son épanouissement dans le milieu humaniste tolédan. Son apport capital pour le développement de la peinture espagnole réside dans l'expression de la vie spirituelle et dans l'art du portrait qu'il a profondément enrichi.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Véronique GERARD-POWELL : maître de conférences en histoire de l'art moderne à l'université de Paris-IV-Sorbonne
Classification
Médias
Autres références
-
GRECO (exposition)
- Écrit par Robert FOHR
- 1 074 mots
- 1 média
Les galeries nationales du Grand Palais ont accueilli, du 16 octobre 2019 au 10 février 2020, la première rétrospective jamais consacrée en France à Domenikos Théotokopoulos, dit Greco, né en Crète en 1541, mort à Tolède en 1614. Le commissariat de cette belle exposition, présentée...
-
BAROQUE
- Écrit par Claude-Gilbert DUBOIS , Pierre-Paul LACAS et Victor-Lucien TAPIÉ
- 20 831 mots
- 23 médias
...d'œuvres universellement admirées (Don Quichotte...), expliquent à la fois son rayonnement au-dehors et la singularité de ses grands artistes. Ni le Greco à Tolède (1614), ni à Séville Zurbarán (1598-1664) ne peuvent être soumis à une catégorie définie : ils sont issus d'expériences espagnoles,... -
CASTILLE
- Écrit par Marcel DURLIAT , Encyclopædia Universalis et Philippe WOLFF
- 10 285 mots
- 13 médias
...robuste. Après sa mort, le roi et les moines de l'Escorial donnèrent sa chance à un peintre crétois depuis peu arrivé à Tolède, Domenikos Theotokopoulos, El Greco. Le tableau qu'il exécuta en 1580, un Martyre de saint Maurice, ne plut pas. Greco, dédaigné par l'Escorial, épousa Tolède. C'est dans l'ancienne... -
CÉZANNE ET LES MAÎTRES. RÊVE D'ITALIE (exposition)
- Écrit par Robert FOHR
- 1 164 mots
- 1 média
...composition dynamique La Cène du Vénitien (esquisse, 1566, Caen, musée des Beaux-Arts). En revanche, c’est la grâce longiligne du maniérisme de Greco, découvert alors par les amateurs français, que Cézanne interprètera dix ans plus tard dans La Femme à l’hermine, d’après Le Greco (1885-1886 ;... -
ESPAGNE (Arts et culture) - L'art espagnol
- Écrit par Marcel DURLIAT
- 5 038 mots
- 11 médias