GREFFES
Les greffes de peau et le phénomène du rejet
Bases génétiques
Le comportement des greffes de peau est le phénomène le plus simple à observer ; il démontre l'incompatibilité entre l'organisme du receveur et le tissu qui lui est génétiquement étranger.
Une autogreffe est acceptée aisément : en deux ou trois jours, elle est vascularisée à partir des tissus environnants et se confond avec eux en cinq à sept jours. Une allogreffe se vascularise initialement comme la précédente mais vers le septième jour des points de nécrose apparaissent et vers le dixième jour des signes inflammatoires périphériques et une nécrose du greffon aboutissent au rejet de ce dernier. Une greffe xénogénique est rejetée d'autant plus rapidement que les espèces sont plus éloignées ; au maximum le début de vascularisation ne se réalise pas et la greffe est rapidement éliminée (greffe blanche). En revanche, la greffe syngénique entre jumeaux monozygotes ou animaux de lignée pure est acceptée comme une autogreffe.
Bases immunologiques
Ce phénomène s'explique par les réactions immunitaires qui se développent normalement lorsque l'organisme vivant est en présence de substances étrangères telles que grosses molécules, microbes, cellules ou tissus. Ces réactions constituent à la fois un mode de défense contre les agressions extérieures et une garantie de l'identité biologique de l'individu.
Contrairement à la plupart des autres mécanismes de défense contre les agents extérieurs, le rejet n'est pas directement lié à la présence d'anticorps sériques circulants ; mais il existe d'autres arguments pour en reconnaître l'origine immunologique : le délai de rejet d'une allogreffe ou d'une greffe xénogénique est compatible avec le temps nécessaire pour répondre à un stimulus antigénique ; le contact anténatal permet à un organisme de tolérer un tissu étranger après sa naissance, au même titre que ses propres constituants qu'il a appris à connaître pendant la vie fœtale (tolérance immunitaire naturelle) ; le rejet accéléré d'un deuxième greffon constitue une preuve supplémentaire : une seconde greffe de peau, provenant d'un même donneur, chez le même hôte incompatible, ne se vascularise pas et est rapidement rejetée. Le receveur a donc été sensibilisé par la première opération.
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Écrit par
- Jean PAUPE : professeur de médecine expérimentale, chef du service d'immuno-allergologie infantile à l'hôpital Necker-Enfants malades
Classification
Médias
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