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ASLAN GRÉGOIRE (1908-1982)

Au début des années 1930, les grandes formations de jazz triomphent aux États-Unis, tandis que le mouvement s'amorce en Europe. En France, des lycéens de Janson-de-Sailly se regroupent autour de Ray Ventura, qui baptise sa formation du nom de Collégiens : au sein de cet orchestre, un fantaisiste d'origine arménienne va très vite se distinguer : Krikor Aslanian, dit « Coco ». Silhouette qui n'est pas sans évoquer Groucho Marx, le chanteur peaufine un personnage assez dévastateur qu'il va exploiter bientôt au cinéma, dans les films animés par Ray Ventura et sa formation : Tout va très bien, madame la marquise (1936), inspiré par la célèbre chanson, Feux de joie (1938), et surtout Tourbillon de Paris (1939), typiques produits de l'avant-guerre.

Durant la Seconde Guerre mondiale, Coco Aslan part en tournée avec Louis Jouvet en Amérique du Sud et fonde sa propre compagnie théâtrale. Il interrompt ses activités cinématographiques, qu'il ne reprendra qu'en 1946 sous le nom de Grégoire Aslan. Il devient un acteur de composition non négligeable et inaugure ce nouvel emploi en Grande-Bretagne ; puis Claude Autant-Lara le demande pour Occupe-toi d'Amélie (1949), où s'exprime son goût de la dérision, ainsi que pour Le Bon Dieu sans confession (1953). Toujours dans les années 1950, deux rôles se détachent : le premier, assez court, dans Mr Arkadin d'Orson Welles (1955), et surtout un personnage d'officier turc dans Celui qui doit mourir de Jules Dassin (1957). Hollywood lui donne de prestigieux partenaires dans Les Racines du ciel (1958) et Le Diable à quatre heures (1961). En France, il se consacrera principalement au théâtre où il obtient un grand succès, notamment dans L'Invitation au château de Jean Anouilh, au côté d'une débutante – Brigitte Bardot – qu'il retrouvera au cinéma dans Une ravissante idiote.

Jusqu'à la fin des années 1970, il n'a cessé de jouer au cinéma comme au théâtre, sous la direction de Claude Berri ou de Blake Edwards. Il tourna son dernier film, Rencontre avec des hommes remarquables, en 1977, sous la direction de Peter Brook.

— André-Charles COHEN

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