GRÊLE
Climatologie des chutes de grêle en France
La connaissance des caractéristiques de la grêle affectant le territoire français doit beaucoup aux données recueillies par les stations d’observation et les radars du réseau de Météo-France, mais aussi par les compagnies d’assurances et diverses associations comme le Groupement national d’étude des fléaux atmosphériques (Gnefa), l’Anelfa ou l’Association climatologique de moyenne Garonne et du Sud-Ouest (ACMG). Grâce à l’installation et à la maintenance de réseaux de grêlimètres – des plaques déformables (polystyrène, feuilles d’aluminium...) soumises à l’impact des précipitations –, ces associations ont réalisé de nombreuses mesures du nombre, de la taille et de l’énergie des grêlons composant les chutes de grêle, ainsi que leur répartition spatiale.
Sur un réseau d’observation de 79 stations réparties sur l’Hexagone, Météo-France a recensé 7 653 jours avec chutes de grêle sur une période de trente-cinq ans (1961 à 1995), soit une moyenne de 2,8 jours par station et par an. La grande majorité de ces chutes se sont produites en fin d’hiver (29 p. 100) et surtout au printemps qui, avec les giboulées, comptabilise en moyenne 44 p. 100 des cas, alors que l’été et l’automne affichent seulement 13 et 14 p. 100 respectivement. Cependant, les chutes d’hiver et de printemps sont généralement accompagnées de grêlons de petite taille qui provoquent peu de dégâts. Les chutes d’été sont plus dévastatrices, non seulement parce qu’elles sont accompagnées de plus gros grêlons, mais aussi parce qu’elles correspondent à une période de plus grande sensibilité des cultures. C’est ainsi que 95 p. 100 des indemnités versées par les compagnies d’assurances au titre du risque grêle correspondraient à la période comprise entre les mois de mai et de septembre.
Le nombre annuel moyen de jours avec chute de grêle tend à augmenter lorsqu’on se déplace du sud-est vers le nord-ouest. De 0,43 au Cap-Béar, dans les Pyrénées-Orientales, il atteint 10 à Brest, située à l’extrême ouest de l’Hexagone. Ce sont les régions situées au nord-ouest d’une ligne Pau-Nancy qui enregistrent la plus forte fréquence de chutes de grêle. Mais elles sont peu exposées au risque-grêle car la majeure partie des précipitations qui les concernent intervient entre les mois d’octobre et d’avril. En revanche, les régions les plus exposées aux chutes de grêle les plus destructrices, celles qui tombent entre les mois de mai et de septembre, se situent pour la plupart au sud-est de cette ligne (Occitanie, Auvergne, Centre-Est, Hautes-Alpes, Bourgogne…).
D’octobre à avril, les chutes de grêle sont pour la plupart liées au passage de perturbations frontales (bandes de front froid, traînes actives) et ne suivent pas de répartition horaire bien marquée. Pendant la période estivale (de mai à septembre), elles sont le plus souvent associées aux violents cumulonimbus qui tendent à se développer au moment où le réchauffement des basses couches de l’atmosphère est à son maximum, en fin d’après-midi. Ainsi, à cette période de l’année, plus de 80 p. 100 des chutes de grêle se produisent entre 15 et 22 heures.
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Écrit par
- Jean-Pierre CHALON : ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts honoraire
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