GRENADE, Espagne
Caractères du royaume nasride
De ses origines, le royaume de Grenade garda ses caractères essentiels : de faible étendue, il comprenait tous les massifs montagneux du sud de l'Andalousie – la sierra Nevada comprise – et quelques plaines fertiles. Les deux grandes villes du royaume, après la capitale, étaient Málaga et Almería.
Les Nasrides restèrent les vassaux des rois de Castille auxquels ils devaient payer un tribut annuel. Lorsqu'ils se dérobaient à cette obligation, les armées chrétiennes faisaient des incursions en pays grenadin. Mais la capitale, à l'abri de ses murailles, restait inviolée.
Bien des musulmans qui, après la grande reconquête du xiiie siècle, n'avaient pas voulu rester sous la domination chrétienne, s'étaient réfugiés dans le royaume nasride, dont il avait fallu exploiter à fond les assez minces ressources agricoles. Dans les grandes villes, surtout à Grenade, un artisanat de haute valeur exportait ses productions d'art dans le monde musulman comme dans les pays chrétiens d'Occident.
Malgré un fort courant antichrétien, nourri notamment par l'influence des réfugiés et de certains religieux rigides, le royaume ne se fermait pas aux influences chrétiennes, et des commerçants des divers pays chrétiens s'y affairaient avec succès.
Les apports chrétiens à l'art nasride sont évidents, mais ils n'ont pas pu le renouveler ; ainsi les peintures murales de la salle des Rois, dans le palais des Lions de l'Alhambra, ont été conçues et exécutées par des peintres chrétiens, mais cet engouement pour certaines formes d'art chrétien se limita à l'importation d'éléments secondaires. Le charme et la qualité de la civilisation nasride ne doivent pas faire oublier qu'elle était, à ses origines, tournée vers le passé et, dès le xve siècle, vouée à la sclérose.
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Écrit par
- Robert FERRAS : agrégé de géographie, docteur ès lettres, professeur des Universités
- Henri TERRASSE : membre de l'Institut
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