GRENADE, Espagne
Grenade aux temps modernes
Les Rois Catholiques Ferdinand et Isabelle prirent Grenade en 1492 et mirent ainsi fin à l'islam espagnol. Mais ils restèrent très attachés à Grenade, où ils voulurent reposer. La ville vit ainsi s'élever rapidement, dans le style de la Renaissance, de grands monuments chrétiens, surtout des églises et des couvents. Grenade resta, sous des aspects nouveaux, une ville d'art. Les Rois Catholiques et leurs descendants directs, les souverains de la maison d'Autriche, aimèrent l'Alhambra, qu'ils défendirent de la ruine ; c'est à ces rois chrétiens que l'on doit la survie des palais musulmans. Plus tard, les Bourbons n'eurent pas le même souci : les palais nasrides, presque abandonnés, durent faire l'objet, au xixe et au xxe siècle, de nombreux travaux de restauration pour retrouver leur aspect primitif.
Les descriptions des voyageurs, les tableaux et les gravures montrent que Grenade conserva longtemps la physionomie qu'elle avait au lendemain de la Reconquête. Mais, au xixe siècle, les cultures irriguées de la vega enrichirent les grandes familles grenadines et donnèrent à tout le pays une prospérité nouvelle. Les quartiers bas de la ville se transformèrent et s'agrandirent en perdant tout leur pittoresque.
Toutefois, l'Albaicín conserve dans ses rues et ses demeures tout son charme andalou, tandis que l'Alhambra restitue l'apogée médiéval de Grenade. La vie présente et l'histoire se juxtaposent plus qu'elles ne se mêlent dans un paysage admirable auquel la montagne neigeuse, toute proche, donne une harmonieuse grandeur.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Robert FERRAS : agrégé de géographie, docteur ès lettres, professeur des Universités
- Henri TERRASSE : membre de l'Institut
Classification
Médias
Autres références
-
FIN DU ROYAUME DE GRENADE
- Écrit par Pascal BURESI
- 234 mots
- 1 média
Dans les premiers jours de 1492, Boabdil, le dernier souverain nasride, remet la ville de Grenade aux Rois Catholiques, Isabelle de Castille (1474-1504) et Ferdinand d'Aragon (1479-1516), moyennant un traité de capitulation qui garantit les droits des habitants : ceux-ci peuvent rester en conservant...
-
AL-ANDALUS - (repères chronologiques)
- Écrit par Pascal BURESI
- 268 mots
-
ALHAMBRA NASRIDE - (repères chronologiques)
- Écrit par Marianne BARRUCAND
- 396 mots
1237 Muhammad ibn Yūsuf ibn Nasr, le fondateur de la dynastie nasride, prend le pouvoir, d'abord à Arjona, puis à Jaen, et, en 1237, à Grenade. Il intègre les villes portuaires d'Almería et de Malaga à son sultanat. Mais il doit reconnaître la suzeraineté de Ferdinand III de ...
-
ANDALOUSIE
- Écrit par Michel DRAIN , Marcel DURLIAT et Philippe WOLFF
- 10 381 mots
- 17 médias
...manifestation la plus caractéristique de cette floraison d'art est constituée par les constructions de l' Alhambra, al-Qal ‘a̱ṯ al-Ḥamrā', la « citadelle rouge ». À l'intérieur d'une enceinte pittoresque, dont les tours abritent une série de résidences de plaisance luxueusement ornées – tours... -
COUR DES LIONS, Alhambra de Grenade (Espagne)
- Écrit par Marianne BARRUCAND
- 197 mots
- 1 média
La cour des Lions forme le centre du palais du même nom, qui fut édifié par le sultan Muhammad V entre 1354 et 1359, puis achevé entre 1362 et 1391 dans la ville royale de l'Alhambra. Elle possédait à l'origine deux allées perpendiculaires dallées de marbre, qui s'élevaient au-dessus des quatre...
- Afficher les 12 références