GRENADE
Nom officiel | Grenade (GD) |
Chef de l'État | Le roi Charles III (Royaume-Uni), représenté par la gouverneure générale Cecile La Grenade (depuis le 7 mai 2013) |
Chef du gouvernement | Keith Mitchell (depuis le 20 février 2013) |
Capitale | Saint-George's |
Langue officielle | Anglais |
Unité monétaire | Dollar des Caraïbes de l'Est (XCD) |
Population (estim.) |
116 400 (2024) |
Superficie |
344 km²
|
Histoire
Christophe Colomb aperçoit l'île le 15 août 1498, et la baptise Concepción, sans même y débarquer. Après sa découverte par les Européens, l'île reste dominée pendant cent cinquante ans par les Indiens karibs, qui avaient exterminé les Arawaks, plus pacifiques. En 1609, des marchands britanniques tentent, en vain, d'y établir une colonie.
Achetée en 1650 par le cardinal de Richelieu, l'île voit l'installation d'une colonie française à Saint-George's. Mais la Grenade passe aux mains des Britanniques en 1762 (reconnue par le traité de Paris en 1763). Les Français reprennent l'île en 1779, avant de la restituer au Royaume-Uni en 1783. Les colons français demeurent toutefois sur l'île.
À la fin du xviiie siècle, les Britanniques font venir des esclaves d'Afrique pour les faire travailler dans les plantations de canne à sucre. En 1795-1796, dans le contexte de la lutte pour l'abolition de l'esclavage menée par la France, le pouvoir britannique se heurte à une rébellion de métis libres et d'esclaves dirigée par Julien Fedon, un planteur français. De nombreux Britanniques, dont le lieutenant-gouverneur, sont massacrés, mais le soulèvement est finalement maté. L'émancipation ne devient effective qu'en 1833.
La Grenade héberge le gouvernement des îles du Vent britanniques (British West Indies) de 1885 à 1958, puis rejoint la fédération des Antilles jusqu'à la disparition de celle-ci en 1962. L'île devient un État autonome associé au Royaume-Uni, le 3 mars 1967. C'est une monarchie constitutionnelle dans laquelle le gouverneur-général, chef de l'État, représente la couronne britannique, et le Premier ministre, chef du parti majoritaire élu au Parlement, détient le pouvoir exécutif.
En août 1967, le Grenada United Labour Party (G.U.L.P.), fondé en 1936, remporte les élections générales contre le Grenada National Party de Herbert Blaize (Premier ministre de 1962 à 1967), et forme un gouvernement dirigé par le syndicaliste Eric Matthew Gairy. Grèves et actes de violence éclatent après la nomination controversée de Gairy au poste de Premier ministre, qui fait suite aux élections de 1972. La Grenade obtient son indépendance le 7 février 1974. Face à une opposition grandissante, la coalition New Jewel Movement (N.J.M., fondée en 1973) réussit à réduire la majorité du G.U.L.P. au Parlement lors des législatives de 1976. Le 13 mars 1979, le N.J.M. profite d'un voyage de Gairy à l'étranger pour organiser un coup d'État sans effusion de sang. Il proclame un People's Revolutionary Government (P.R.G.), et nomme son chef, Maurice Bishop, comme Premier ministre. Ce nouveau gouvernement populaire révolutionnaire, reconnu par le Caricom mais contesté par les pays occidentaux en raison de ses principes socialistes et de son orientation pro-castriste, se lance dans la reconstruction de l'économie. Mais le P.R.G. est renversé le 19 octobre 1983 par un coup d'État militaire, au cours duquel Bishop est assassiné.
Quelques jours plus tard, le 25 octobre, les États-Unis envahissent l'île (opération « Urgent Fury ») pour écarter les militaires et restituer le pouvoir au gouverneur-général Paul Scoon. En décembre, ce dernier nomme Nicholas Brathwaite du National Democratic Congress (N.D.C., centre) à la tête d'un conseil exécutif provisoire, et restaure la Constitution. Des soldats et des conseillers économiques nord-américains stationnent dans le pays jusqu'en 1985 pour maintenir l'ordre. Le New National Party (N.N.P., conservateur), dirigé par Herbert Blaize et soutenu par les États-Unis, remporte les élections de décembre 1984. Le nouveau gouvernement tente de relancer le tourisme, mais sa popularité décroît rapidement face aux problèmes économiques persistants à la fin des années 1980 (déficit budgétaire, chômage, etc.). Après les élections de[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Eric V. B. BRITTER
: correspondant étranger du
Times à Londres - Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
-
AMÉRIQUE (Structure et milieu) - Géologie
- Écrit par Jean AUBOUIN , René BLANCHET , Jacques BOURGOIS , Jean-Louis MANSY , Bernard MERCIER DE LÉPINAY , Jean-François STEPHAN , Marc TARDY et Jean-Claude VICENTE
- 24 158 mots
- 23 médias
Le bassin de Grenade est bien exprimé dans la moitié méridionale de l'arc des Petites Antilles. Profond de 2 800 mètres, il présente un remplissage détritique tertiaire de plus de 6 kilomètres d'épaisseur reposant sur une croûte probablement océanique. La profondeur et le remplissage diminuent vers le... -
CARIBBEAN BASIN INITIATIVE (CBI)
- Écrit par Nelly SCHMIDT
- 725 mots
-
SAINT GEORGE'S
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 191 mots
Capitale de la Grenade, État insulaire des Petites Antilles, Saint George's se situe sur la côte sud-ouest de l'île, sur une petite péninsule qui s'avance dans une baie peu profonde. Les colons français fondèrent la ville en 1650. Celle-ci fut ensuite, de 1885 à 1958, le siège du gouvernement des Caraïbes...
-
WINDWARD ISLANDS
- Écrit par Jean-Claude GIACOTTINO
- 377 mots
Îles situées entre la Guadeloupe et Tobago, les Windward, d'origine volcanique, sont très humides et menacées par les cyclones ; elles ont toutes accédé à l'indépendance après avoir été sous souveraineté britannique. Leur pauvreté alimente un fort courant d'émigration, sauf en ...