Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

GRINDCORE

Dans l'Angleterre des années 1980, certains musiciens issus du heavy metal éprouvent la nécessité de s'éloigner des clichés sonores – et vestimentaires – d'une musique qu'ils trouvent trop soumise aux lois du marché. L'album Scum (1987) du groupe britannique Napalm Death ainsi que le travail de Crusher, en France, dessinent les contours du grindcore, qui se traduit par un rejet total de toute approche mélodique et par une voix « grognée ». Les morceaux ne dépassent pas 30 secondes. Ce style, qui influence le death metal, va finir par se confondre avec lui tant ses règles jusqu'au-boutistes sont difficiles à conserver à la longue.

Le death metal est une continuation du hardcore, avec de nombreuses références morbides à la « culture » gore des films d'horreur de série B et des voix souvent « éructées » (groupes Death, au style très technique, Cannibal Corpse et Cryptopsy). Les textes sont peu compréhensibles ; le traitement du matériau sonore est hystérique. Carcass, en Grande-Bretagne, Brutal Truth, aux États-Unis, Agathocles, en Belgique, jouent des morceaux courts qui empruntent au punk avec une technique instrumentale volontairement limitée.

Le noisecore (TLLN, Chainsaw) va encore plus loin en évitant tout élément « musical » (hauteur, pulsation...).

De son côté, Godflesh invente le metal industriel, qui utilise des machines jouant des rythmiques répétitives où le beat* est omniprésent. Ce style opère un rapprochement entre le metal et la techno. Cette voie est suivie par des groupes comme White Zombie, Rob Zombie, Static-X, KMFDM ou Fear Factory.

Prong opère un rapprochement entre la tendance industrielle et un metal plus mélodique.

Le courant gothique puise son inspiration dans la branche de la new wave la plus noire (Joy Division, Virgin Prunes, Bauhaus). La musique, aux tempos traînants et aux sons de guitares noyés dans l'écho, porte des voix monocordes. Les thèmes des chansons – suicide, psychose ou enfermement mental – sont récurrents.

Alors que son imagerie androgyne, inspirée de celle des « curistes » – les fans du groupe The Cure – s'est construite à Londres dans les soirées du club The Batcave, le gothique finit par ressembler musicalement au death metal (Sisters of Mercy). Certaines productions subissent en effet les influences d'Ozzy Osbourne, du groupe Black Sabbath.

Le black metal est un genre qui apparaît au début des années 1980 avec Venom. Il se caractérise par des textes faisant référence directe au satanisme.

— Eugène LLEDO

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : compositeur, auteur, musicologue et designer sonore

Classification