CHAUVET-PONT D'ARC GROTTE
L’ouverture de la Caverne du Pont d’Arc
Dans la commune de Vallon-Pont d’Arc, à quelques kilomètres à peine de la grotte Chauvet-Pont d’Arc, dont les peintures datées d’environ 36 000 ans (en dates calibrées) sont devenues célèbres, la Caverne du Pont d’Arc a été ouverte au public le 25 avril 2015.
Il s’agit d’un ambitieux espace de restitution où l’essentiel des œuvres de la grotte ornée originale est présenté au public au moyen de panneaux les reproduisant grandeur nature, avec très grande fidélité. Ces panneaux furent réalisés par les ateliers d’Alain Dalis à Montignac et de Gilles Tosello à Toulouse. La température, comme l’humidité et la lumière ont été soigneusement réglées pour donner au visiteur l’impression de se trouver dans une véritable caverne et créer ainsi une sensation d’immersion dans le monde souterrain. La société Kléber Rossillon assure le fonctionnement de ce nouveau site.
Comme la grotte Chauvet-Pont d’Arc ne pourra jamais être accessible au public pour des raisons de conservation, il fallait imaginer une réplique qui respecte l’essentiel de l’original dans les moindres détails et permette au plus grand nombre d’approcher les œuvres ainsi recréées sans les mettre en péril. Un comité scientifique international a suivi de près ce projet, unique au monde par son ampleur, pendant les huit ans de sa conception et de sa réalisation, afin de veiller à sa conformité avec l’original et à son adéquation avec les connaissances scientifiques actuelles. Le projet fut piloté par le Syndicat mixte de la Caverne du Pont d’Arc au sein duquel s’associèrent le département de l’Ardèche et la région Rhône-Alpes. L’État (par le ministère de la Culture et de la Communication) contribua également au financement.
L’ensemble comprend deux grands bâtiments. Celui qui est dévolu à la réplique (3 400 m2 au sol) présente une architecture innovante évoquant à l’extérieur des parois de falaises et de grottes. Il est parfaitement intégré dans le paysage. D’ailleurs, le souci et le respect de l’environnement boisé ont été l’une des contraintes majeures du projet. Les visites s’y succèdent par groupes accompagnés d’un guide qui fait le point devant chacun des panneaux principaux. Le second grand bâtiment (700 m2) est un centre d’interprétation, la galerie de l’Aurignacien. En libre accès, il offre au public des reproductions grandeur nature, en trois dimensions, de certains des principaux animaux représentés dans la grotte (rhinocéros laineux, bison, cerf mégacéros, félin, ours, mammouth) et quelques scènes aurignaciennes. Il s’agit de plonger le visiteur dans le quotidien de ces chasseurs-cueilleurs, qui furent les premiers hommes modernes en Europe. Des films et des écrans tactiles apportent des compléments d’information.
Reconstituer à l’identique une grande partie des parois fut une aventure technologique de grande ampleur, puisque la Caverne du Pont d’Arc est le fac-similé d’art rupestre de loin le plus important jamais réalisé dans le monde. Il fallait que les surfaces, les volumes, les couleurs, l’impression d’humidité soient conformes à l’original et permettent au visiteur à la fois d’apprendre, de connaître et de ressentir, comme s’il se trouvait dans la vraie grotte. Lors de l’inauguration officielle, le 10 avril 2015, François Hollande, président de la République, et Fleur Pellerin, ministre de la Culture et de la Communication, visitèrent la Caverne du Pont d’Arc, sous la conduite de Pascal Terrasse, député, en charge du projet, et de Jean Clottes, président du Conseil scientifique international.
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Écrit par
- Jean CLOTTES : conservateur général honoraire du Patrimoine
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