GROTTES ORNÉES, préhistoire
Les sites ornés paléolithiques
On compte de trois cents à trois cent cinquante sites ornés paléolithiques. Les variations sont dues à l'application de critères d'ordre stylistique à des représentations ne bénéficiant ni d'une claire attribution chrono-culturelle d'ordre thématique ou stylistique, ni d'un contexte archéologique (par exemple une toute proche couche d'occupation bien caractérisée par ses vestiges archéologiques et/ou datée). Les sites ornés du Paléolithique supérieur appartiennent à quelques cultures proprement européennes : l'Aurignacien pour les plus anciens, au-delà de 30 000 ans comme Chauvet ; le Gravettien de 28 000 ans à 22 000 en Allemagne, France et Espagne, puis l'Epigravettien (25 000-18 000) en Italie ; le Solutréen vers 22 000-18 000 ans dans toute la péninsule ibérique et en France au sud de la Loire et à l'ouest du Rhône ; le Magdalénien (18 000-12 000) sur un territoire un peu plus vaste que celui de leurs prédécesseurs.
De rares sites ornés paléolithiques ont été découverts à l'est de l'Europe, en Roumanie et jusque dans l'Oural. On peut y voir des représentations qui s’apparentent effectivement (thèmes animaliers et disposition sur des parois de grottes) à celles qu'on trouve en abondance dans la partie occidentale de l'Europe méditerranéenne, surtout atlantique.
Il est habituel de regrouper dans l'ensemble « sites ornés » des grottes, des abris-sous-roche (tel celui du Cap-Blanc dans le Périgord) et des roches gravées en plein air, en particulier celles qui furent découvertes en Espagne et, en 1994, au Portugal dans la vallée du Côa. L'exception est donnée par les grottes (environ 300 dont la moitié en France), c'est-à-dire des espaces souterrains, petits ou vastes, plongés dans une totale obscurité, à l'écart des zones de pénombre proches de (ou des) l'entrée. Par convention, on qualifie d'art pariétal paléolithique l'ensemble des représentations (quelques milliers) disposées sur les parois de grottes et par extension celles, beaucoup moins nombreuses, des abris et des roches à l'air libre. Dues aux mêmes cultures, celles-ci relèvent effectivement des mêmes normes thématiques et stylistiques.
On recense trois centaines de grottes pour l'art pariétal et des centaines de milliers de sites rupestres sur les cinq continents. Les représentations rupestres (du latin rupes, « roche ») sont celles faites dans des sites de plein air : falaises, abris et rochers, mais aussi sols indurés (comme les latérites en régions tropicales). En très grande majorité, elles sont plus récentes que les représentations paléolithiques, souvent liées à des cultures néolithiques qui se sont différenciées des précédentes par de grands changements techniques (poteries, polissage des pierres...) ou économiques (domestications de plantes et d'animaux).
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Écrit par
- Denis VIALOU : docteur ès lettres et sciences humaines, professeur de classe exceptionnelle au Muséum national d'histoire naturelle, Paris
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