GROTTES ORNÉES, préhistoire
Signes et représentations
La naturelle beauté des animaux a été conjuguée avec celle de leur figuration pariétale et mobilière (sur des objets), esthétisée dans une direction naturaliste, principalement par les Magdaléniens (18 000-12 000), ou davantage stylisée pour, par exemple, souligner leur puissance ou leur mobilité (comme à Chauvet ou Lascaux). Les animaux sont toujours vus de profil, souvent entiers ; des têtes ne sont pas rares. Les humains, beaucoup moins nombreux, ne sont pas figurés de façon réaliste. En fait, il n'existe ni portrait ni corps paraissant réel comme le sont généralement les animaux. Il n'existe aucune scène (sauf quelques exceptions symboliquement exprimées, telle la « scène du puits » de Lascaux, où on voit un homme que bouscule un bison éventré par un coup de sagaie) qui mette en rapport narratif des humains avec des animaux, pas davantage d'humains entre eux : ni chasse ni danse ni événement. Quand ils sont représentés dans leur totalité, les corps sont toujours nus, parfois sexués. Des têtes, vues de face ou plus encore de profil, des mains et des sexes, féminins et masculins, sont courants dans certaines grottes ou régions, selon les cultures iconographiques à leur origine.
Pour les préhistoriens, le mot « signe » recouvre les dessins purement géométriques, qui ne ressemblent à rien de concret, comme des points ou des tirets, isolés, en paire(s), en alignements ou en nappes ; des formes parfois complexes, tels des rectangles à remplissages linéaires croisés. Les signes peuvent être classés en types : ils varient des plus simples (points, tirets, signes angulaires en V) aux plus complexes, comme ces rectangles réticulés bien présents à Altamira et dans quelques autres grottes magdaléniennes des Cantabres.
Il est exceptionnel de rencontrer un signe, isolé, contrairement aux représentations humaines qui le sont fréquemment, ou même aux représentations animales. Les signes s'agrègent entre eux, soit par répétition du même type, soit par liaison avec d'autres types ; ils s'associent le plus souvent aux représentations animales, par étroite juxtaposition, par superposition ou par emboîtement dû au fait que, même pour les plus grands (jusqu'à une trentaine de centimètres), ils sont toujours plus petits que les animaux auxquels ils sont liés.
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Écrit par
- Denis VIALOU : docteur ès lettres et sciences humaines, professeur de classe exceptionnelle au Muséum national d'histoire naturelle, Paris
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