Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

GROUPES (mathématiques) Groupes de Lie

La théorie des groupes de Lie, fondée dans la période de 1870-1880 par le mathématicien norvégien Sophus Lie, a d'abord été considérée comme une partie assez marginale des mathématiques, liée à des problèmes touchant les équations différentielles, les équations aux dérivées partielles et la géométrie différentielle. Leur étude générale a mis plus tard en évidence un certain nombre d'objets mathématiques particuliers, explicitement définis, les groupes semi-simples, dont on a peu à peu découvert le rôle fondamental dans presque toutes les parties des mathématiques modernes, même les plus éloignées en apparence des vues initiales de Lie. En outre, ces groupes semblent intervenir de façon de plus en plus profonde dans les conceptions récentes de la physique théorique, surtout en théorie de la relativité et en mécanique quantique.

On suppose connues les notions fondamentales relatives aux variétés différentielles et analytiques. On utilisera systématiquement ici les notions introduites dans l'article sur les groupes classiques, qui constituent les premiers et les plus importants exemples de groupes de Lie.

La structure des groupes de Lie généraux

Un groupe de Lie (appelé aussi groupe de Lie réel) est, par définition, une variété analytique réelle G (dite sous-jacente au groupe), munie d'une loi de composition (x, y)  xy pour laquelle G est un groupe, et qui est telle que l'application (x, y) ↦ xy-1 de G × G dans G soit analytique. Une variété analytique complexe G munie d'une loi de composition (x, y) ↦ xy pour laquelle G est un groupe, et qui est telle que (x, y) ↦ xy-1 soit une application holomorphe de G × G dans G, est appelée groupe de Lie complexe ; un tel groupe peut évidemment aussi être considéré comme groupe de Lie réel (dit sous-jacent au groupe de Lie complexe), en n'envisageant que sa structure de variété analytique réelle. Dans un groupe de Lie réel (resp. complexe) G, les translations x ↦ ax, x ↦ xa et les automorphismes intérieurs :

sont des applications analytiques (resp. holomorphes) ; il en résulte que la dimension (resp. la dimension complexe) de la variété sous-jacente à G est la même en tous les points de G ; on dit que c'est la dimension (resp. la dimension complexe) de G ; si G est un groupe de Lie complexe de dimension complexe n, le groupe de Lie réel sous-jacent est de dimension 2 n.

Un sous-groupe de Lie (resp. sous-groupe de Lie complexe) H d'un groupe de Lie (resp. groupe de Lie complexe) G est un sous-groupe de G dont l'ensemble sous-jacent est une sous-variété fermée de la variété sous-jacente à G. On montre qu'un sous-groupe fermé d'un groupe de Lie G est nécessairement un sous-groupe de Lie de G (mais non nécessairement un sous-groupe de Lie complexe lorsque G est un groupe de Lie complexe).

Ainsi, le groupe linéaire GL (n, R) (resp. GL(n, C)) est un groupe de Lie réel (resp. complexe) de dimension (resp. de dimension complexe) n2 ; le groupe unimodulaire SL(n, R) (resp. SL(n, C)) en est un sous-groupe de Lie (resp. un sous-groupe de Lie complexe) de dimension (resp. de dimension complexe) n2 − 1. Le groupe orthogonal O(n, R) (resp. O(n, C)) est un sous-groupe de Lie (resp. un sous-groupe de Lie complexe) de GL(n, R) (resp. GL(n, C) de dimension (resp. de dimension complexe) n(n − 1)/2.

Un homomorphisme f : G → G′ de groupes de Lie (resp. de groupes de Lie complexes) est un homomorphisme de groupes qui est en même temps une application analytique (resp. holomorphe). Le noyau f-1(e′) est un sous-groupe de Lie (resp. un sous-groupe de Lie complexe) de G. Par contre, l'image f (G) est un sous-groupe de G′ qui n'est pas nécessairement fermé.

On se bornera, dans ce chapitre, aux propriétés des groupes de Lie réels ; lorsqu'on mentionnera un groupe de Lie complexe, par exemple [...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Médias

Groupes classiques simples - crédits : Encyclopædia Universalis France

Groupes classiques simples

Théorie des groupes et des algèbres de Lie - crédits : Encyclopædia Universalis France

Théorie des groupes et des algèbres de Lie

Autres références

  • ALGÈBRE

    • Écrit par
    • 7 143 mots
    La structure de groupe est une des structures algébriques les plus simples et, sans conteste, la plus importante des mathématiques modernes. Son universalité ne s'arrête pas là : le psychologue Piaget a mis en évidence le rôle essentiel joué par cette notion dans les mécanismes mêmes de la pensée, et...
  • BOREL ARMAND (1923-2003)

    • Écrit par
    • 795 mots

    En 1992, le mathématicien Armand Borel a reçu le prix international Balzan « pour ses contributions fondamentales à la théorie des groupes de Lie, des groupes algébriques et des groupes arithmétiques, et pour son action inlassable en faveur de la recherche mathématique et de la propagation...

  • BURNSIDE WILLIAM SNOW (1852-1927)

    • Écrit par
    • 394 mots

    Mathématicien britannique, spécialiste de la théorie des groupes. Né le 2 juillet 1852 à Londres (Grande-Bretagne) d'un père écossais, William Snow Burnside fait ses études supérieures au Pembroke College de l'université de Cambridge, dont il est diplômé en 1875 et où il effectue ses recherches...

  • CAUCHY AUGUSTIN-LOUIS (1789-1857)

    • Écrit par
    • 1 402 mots
    • 1 média
    ...valeurs propres d'une matrice symétrique d'ordre supérieur à 3, et il partage avec Binet la découverte de la formule donnant le produit de deux déterminants. Il a été aussi le premier à dégager clairement la notion de groupe de permutations et on lui doit les premiers résultats non triviaux de la théorie des...
  • Afficher les 34 références