- 1. La structure des groupes de Lie généraux
- 2. Groupes de Lie compacts et groupes semi-simples
- 3. Actions des groupes de Lie
- 4. Représentations linéaires de dimension finie des groupes de Lie
- 5. Algèbres de Lie
- 6. Algèbres de Lie semi-simples
- 7. Algèbres semi-simples complexes et leurs formes réelles
- 8. Représentations linéaires de dimension infinie
- 9. Généralisations
- 10. Bibliographie
GROUPES (mathématiques) Groupes de Lie
Groupes de Lie compacts et groupes semi-simples
Soit G un groupe de Lie connexe ; il existe alors dans G un sous- groupe compact maximal K et un nombre fini de sous-groupes fermés H1, ..., Hp isomorphes à R, tels que l'application :
du produit :soit un isomorphisme de la variété sous-jacente à ce produit sur la variété sous-jacente à G ; en outre, pour tout sous-groupe compact K1 de G, il existe s ∈ G tel que :et en particulier deux sous-groupes compacts maximaux sont conjugués. Les propriétés topologiques de G (par exemple ses groupes d'homotopie ou d'homologie, cf. topologie – Topologie algébrique) sont donc connues lorsqu'on connaît les propriétés correspondantes de K.On peut citer deux exemples : dans SL(n, R), le groupe SO(n, R) est un sous-groupe compact maximal ; dans GL(n, C), le groupe U(n, C), aussi noté U(n), est un sous-groupe compact maximal.
Le revêtement universel d'un groupe de Lie compact K est de la forme K′ × Rn, où K′ est compact, semi-simple et simplement connexe. Tout groupe compact semi-simple et simplement connexe est produit direct de sous-groupes compacts simplement connexes et simples (c'est-à-dire n'ayant pas de sous-groupe fermé distingué distinct d'eux-mêmes et de dimension strictement positive) ; leurs centres sont finis, et les sous-groupes distingués fermés d'un groupe simple sont contenus dans le centre.
Les groupes simples compacts simplement connexes sont explicitement connus (classification de Killing- É. Cartan) : il y a d'abord quatre séries infinies de groupes classiques .
Les groupes de types B, C peuvent être définis pour m ≥ 1 et ceux du type D pour m ≥ 2, mais on n'obtient pas de groupes essentiellement nouveaux, car on a les isomorphismes A1 ≃ B1 ≃ C1, B2 ≃ C2 et A3 ≃ D3, et le groupe de type D2 est isomorphe au produit de deux groupes de type A1. Il faut enfin préciser que le groupe unitaire U(m, H) sur le corps des quaternions H se rapporte à une forme unitaire positive non dégénérée.
Il existe en outre cinq groupes exceptionnels, notés :
(la seconde colonne indique la dimension, et la troisième, l'ordre du centre).On verra plus loin (chap. 2, 3 et 4) d'autres précisions sur ces groupes. Mentionnons ici que l'algèbre de cohomologie des groupes classiques est entièrement déterminée sur l'anneau des entiers ou sur un corps premier ; on connaît aussi les groupes d'homotopie :
pour k ≤ 2 n + 2 ; en particulier :pour k impair < 2 n ;pour k pair < 2 n, etest cyclique d'ordre n ! ; on obtient des résultats analogues pour les groupes d'homotopie de SO(n, R) (théorèmes de Bott).Les groupes semi-simples complexes correspondent biunivoquement aux groupes semi-simples compacts, tout groupe semi-simple compact K étant sous-groupe compact maximal d'un groupe semi-simple complexe G, déterminé à isomorphie près, de dimension complexe égale à la dimension de K et dont le centre est celui de K (cf. chap. 6 et 7). Pour les groupes compacts classiques, les groupes simples complexes simplement connexes correspondants sont les suivants :
(revêtement universel de SO(2 m + 1, C)) ;(revêtement universel de SO(2 m, C).La situation est plus compliquée pour les groupes semi-simples réels non compacts (et non sous-jacents à un groupe semi-simple complexe) ; ils peuvent avoir un centre infini (discret) et ne contenir aucun sous-groupe compact distinct de {e} (par exemple le revêtement universel de SL(2, R)). On se limitera ici aux groupes semi-simples réels dont le centre est fini (le quotient d'un groupe semi-simple par son centre, cf. chap. 5, a toujours un centre réduit à e). Un tel groupe Gc de dimension n est sous-groupe fermé d'un groupe semi-simple complexe Gc, bien déterminé à isomorphie près (le « complexifié » de G, cf. chap.[...]
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Écrit par
- Jean DIEUDONNÉ : membre de l'Académie des sciences
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