Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

GU YANWU[KOU YEN-WOU](1613-1682)

Né au Jiangsu dans une famille de lettrés, Gu Yanwu (ou Gu Tinglin) est adopté très jeune par la veuve d'un cousin de son père demeuré sans progéniture. Reçu à treize ans au premier degré des examens mandarinaux, ce n'est qu'en 1643 qu'il est admis à l'Université impériale. Lors de la chute de Pékin (1644), il est au service de l'un des princes Ming qui tentent d'organiser au Sud la résistance à l'invasion mandchoue. Il abandonne la cause des Ming, à la mort de sa mère adoptive en 1647, non sans lui avoir au préalable promis de ne jamais servir les envahisseurs. Bientôt contraint de fuir sa province natale à la suite d'une dénonciation, il passe la majeure partie de sa vie à voyager dans le nord de l'Empire, parfois inquiété par les autorités, mais toujours protégé par sa réputation de savant. Sa démarche intellectuelle, qui s'apparente à celle des humanistes de la Renaissance, consiste en une approche critique des classiques dans le but de restituer les textes originaux. Ses recherches l'amènent à s'intéresser à l'archéologie et à l'épigraphie et à jeter les bases de la phonétique historique dans ses Cinq Études de phonétique (Yinxue wushu). C'est avec l'aide de ces sciences auxiliaires qu'il propose d'approcher les textes les plus anciens, ceux de l'époque des Han.

L'œuvre la plus célèbre de Gu Yanwu est le recueil de notes prises au cours de ses lectures et qui constitue un « journal intellectuel » (Rizhilu). Il a écrit aussi une série de traités dans lesquels est esquissée une géographie stratégique de l'Empire. En tant que précurseur du mouvement nationaliste du xixe siècle, il jouit d'une grande faveur auprès des intellectuels modernes.

— Michel CARTIER

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Autres références

  • CHINE - Histoire jusqu'en 1949

    • Écrit par et
    • 44 594 mots
    • 50 médias
    ...surtout chez les trois grands historiens et penseurs du début des Qing : Huang Zongxi (1610-1695), Wang Fuzhi (1619-1692) et le plus célèbre des trois, Gu Yanwu (1613-1682). Ce dernier est considéré comme le père de l'« école des Han » (Hanxue). Celle-ci préconise un retour aux commentateurs Han des Classiques...
  • CHINOISE (CIVILISATION) - Bureaucratie, gouvernement, économie

    • Écrit par
    • 10 991 mots
    C'est sur ce genre de problème que se sont articulées certaines des critiques les plus radicales des institutions en place. Celle de Gu Yanwu (1613-1682), produit direct de la crise intellectuelle et politique majeure qui accompagne la chute des Ming et l'invasion mandchoue, compte parmi les plus notoires....
  • CONFUCIUS & CONFUCIANISME

    • Écrit par
    • 14 434 mots
    • 2 médias
    Les esprits libres ne manquèrent point de l'attaquer. Gu Yanwu (1613-1682) condamna chez Wang Yangming des affinités bouddhistes, et des spéculations abstruses sur des notions elles-mêmes hasardeuses. Tous ces néo-confucéens qui discutent de ce que nous appellerions le sexe des anges ne lui disent rien...
  • CORÉE - Histoire

    • Écrit par , , et
    • 6 282 mots
    • 13 médias
    Peu avant cet événement, les savants coréens, initiés à l'école chinoise dite de kao-tcheng-hiö, représentée notamment par Gu Yanwu (1613-1682), commencèrent à former une secte appelée shilhak ou « science du réel », faisant preuve de pragmatisme utilitaire, d'encyclopédisme et d'esprit...