GUATEMALA
Nom officiel | République du Guatemala (GT) |
Chef de l'État et du gouvernement | Alejandro Giammattei (depuis le 14 janvier 2020) |
Capitale | Guatemala |
Langue officielle | Espagnol |
Unité monétaire | Quetzal (GTQ) |
Population (estim.) |
16 564 000 (2024) |
Superficie |
108 889 km²
|
Histoire
La période précolombienne
La période précolombienne de la région qui deviendra plus tard le Guatemala fut caractérisée par la florissante civilisation maya, s'étendant depuis le Yucatán (Mexique) jusqu'au Honduras et au Salvador actuels ; celle-ci atteignit un remarquable développement tant dans le domaine des arts que dans celui des sciences exactes, dont les sites majestueux de Tikal et de Uaxactún témoignent en partie (la forêt du Petén recèle d'autres monuments non encore explorés). Aux œuvres architecturales à fonction cérémonielle s'ajoutèrent le travail de la céramique, l'astronomie qui permit d'élaborer deux calendriers (l'un religieux, l'autre civil, qui comportait 18 mois de 20 jours et un mois de 5 jours, avec une remarquable précision). Également très avancés en mathématiques, les Mayas avaient conçu une forme de zéro. En revanche, ils ne connaissaient ni la roue ni les animaux de trait, et le travail des métaux n'apparut que très tard.
Les Mayas possédaient aussi de grandes aptitudes littéraires. Nous disposons malheureusement de peu de documents à l'heure actuelle, car ils furent en grande partie détruits par les Espagnols, notamment les missionnaires qui voulaient obliger les indigènes à abandonner leurs croyances. Cependant, quelques œuvres de la littérature maya ont pu être sauvées et leur écriture hiéroglyphique déchiffrée en partie ; la plus connue est le Popol Vuh, histoires anciennes du Quiché.
Les Mayas durent se soumettre successivement aux Toltèques, puis aux Aztèques venus du Nord vers 1300. À l'arrivée des Espagnols, la civilisation maya était en déclin, selon la plupart des chercheurs, pour des raisons mal connues. L'hypothèse de fléaux naturels, de la famine, de migrations, de la montée du militarisme, de guerres intestines, entre autres, a été avancée. Il faut également rappeler qu'en ce qui concerne la page de l'histoire maya qui précède immédiatement la Conquête, et coïncide avec elle, nous ne disposons que des textes écrits par les Espagnols : l'« effondrement » de la civilisation maya constituait un argument pour justifier la Conquête. Cependant, il semble vrai que la société que trouvèrent les Européens traversait une phase de mutations qui restent à déterminer.
La première guérilla contre le conquérant Pedro de Alvarado était dirigée par le résistant maya Tecún Umán. De multiples révoltes indiennes devaient ensuite jalonner l'époque coloniale et républicaine.
La colonisation
Les Espagnols pénétrèrent pour la première fois au Guatemala en 1523. Pedro de Alvarado, lieutenant de Cortés, ne réussit à soumettre définitivement le Guatemala qu'au bout d'un an de guerre, après avoir écrasé la place forte de Quezaltenango. Il y exerça une tyrannie sanglante, brûlant et pillant les villages, déportant et vendant les indigènes. Il est à l'origine du système de l'encomienda, qui consistait à octroyer aux « conquistadores » des terres et des Indiens réduits à la condition de serfs.
Après la mort de Pedro de Alvarado, en 1541, à Mexico, l'actuel territoire guatémaltèque fut incorporé dans la Capitainerie générale du Guatemala, qui comprenait toute l'Amérique centrale. Le système économique et juridique ainsi que les normes religieuses qui prévalurent dans ce territoire ressemblaient à celles qu'imposait la couronne espagnole dans toutes ses colonies. Tout particulièrement l'Espagne s'octroyait le monopole du commerce avec ces pays. L'Inquisition y sévit de 1572 à 1821.
L'indépendance
L'instabilité du pouvoir politique en Espagne en 1808 amène les anciennes colonies américaines à revendiquer leur autonomie. Le 15 septembre 1821, craignant une intervention mexicaine sur leur territoire,[...]
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Écrit par
- Marie-Chantal BARRE : chercheuse et consultante, titulaire d'un doctorat de troisième cycle en études des sociétés latino-américaines de l'Institut des hautes études d'Amérique latine, Paris
- Carine CHAVAROCHETTE : docteur en histoire
- Noëlle DEMYK : professeur de géographie à l'université de Paris-VII-Denis-Diderot
- Michel GUTELMAN : attaché de recherche au C.N.R.S.
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
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