- 1. L'insurrection de novembre 1954
- 2. Le soulèvement paysan du 20 août 1955
- 3. Les « pouvoirs spéciaux »
- 4. Les violences algéro-algériennes
- 5. Dans l'engrenage de la terreur : la « bataille d'Alger »
- 6. Le 13 mai 1958 et la naissance de la Ve République
- 7. Victoire militaire et doutes politiques
- 8. Sur la voie de l'« autodétermination »
- 9. Pourparlers et « porteurs de valises »
- 10. La création de l'OAS
- 11. Pour la fin de la guerre : la lassitude de l’opinion
- 12. L’exode des Européens terrorisés
- 13. Mémoires de la guerre
- 14. Bibliographie
GUERRE D'ALGÉRIE
Pour la fin de la guerre : la lassitude de l’opinion
Le 22 avril 1961, trois des plus hautes figures de l'armée française, les généraux Maurice Challe, Edmond Jouhaud, André Zeller, rejoints le 23 par Raoul Salan, appuyés par les parachutistes de la Légion et les commandos de l'air, tentent de s'emparer du pouvoir en Algérie. L'opération, aussi mal organisée qu'impopulaire en métropole et parmi le contingent, tourne rapidement court.
Dans une allocution au verbe étincelant, de Gaulle stigmatise le « quarteron de généraux en retraite », tandis que les appelés, à l'écoute du transistor, entendent confirmer leur devoir d'obéissance à l'État. L'attitude prudente des grands chefs militaires fera le reste. Dans de nombreux corps d'armée, des généraux qui avaient promis leur soutien aux putschistes ont prudemment refusé de s'engager. La légalité reprend ses droits. Le général Challe se rend le 25 avril, l'armée d'active rentre dans le rang dans les semaines qui suivent. Suspendus en juin, les pourparlers entre le GPRA et le gouvernement français reprennent à Lugrin, en Haute-Savoie, en juillet. Mais la question du Sahara, convoité pour son pétrole et ses espaces propices aux expériences nucléaires, retarde la conclusion d'un accord.
La dernière année de l'Algérie française est marquée, des deux côtés de la Méditerranée, par la folie meurtrière de l'OAS dirigée par Salan. Plasticages en série, exécutions de personnalités jugées trop « libérales » et d'Algériens musulmans... En un an, d'avril 1961 à avril 1962, les attentats de l'OAS font 2 000 morts et le double de blessés. L'organisation activiste tente même à plusieurs reprises d'abattre le général de Gaulle.
Le 5 octobre 1961, le préfet de police de Paris, Maurice Papon, instaure un couvre-feu pour les immigrés algériens. En guise de protestation, la Fédération de France du FLN organise, le 17 octobre, une manifestation pacifique. La répression sera épouvantable : plusieurs dizaines de morts, des centaines de blessés, 11 500 arrestations.
De Gaulle a annoncé, le 2 octobre 1961, « l'institution de l'État algérien souverain et indépendant par la voie de l'autodétermination » et assoupli sa position sur le Sahara et les bases militaires françaises en Algérie. Les négociations peuvent reprendre. Un lieu est trouvé : Évian.
Au début de l'année 1962, en dépit des consignes de l'OAS, des milliers de pieds-noirs gagnent la métropole tandis que le contingent rechigne au combat. À travers les journaux et les syndicats, l'opinion réclame qu'on en finisse avec cette guerre. Une manifestation organisée à Paris le 8 février à l'appel de la gauche, contre les exactions de l'OAS et pour la paix, est réprimée avec violence : huit manifestants, tous militants communistes, meurent étouffés contre les grilles du métro Charonne ; on compte également cent cinquante blessés. Le gouvernement français décide d'accélérer les négociations avec le FLN. La délégation française, conduite par Louis Joxe, veut aboutir à tout prix... L'accord est enfin conclu, à Évian, le 18 mars 1962.
L'OAS, privée de ses chefs, entame aussitôt un combat désespéré. Multipliant incendies et plasticages, ses « commandos Delta » tentent de transformer Alger et Oran en « nouveau Budapest ». Le 26 mars, pour « libérer le quartier de Bab-el-Oued », l'OAS lance les civils européens dans la rue. À hauteur de la grande poste d'Alger, rue d'Isly, des tirailleurs algériens affolés ouvrent le feu sur la foule, faisant quarante-six morts et deux cents blessés.
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Écrit par
- Benjamin STORA : professeur émérite des Universités
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