- 1. L'insurrection de novembre 1954
- 2. Le soulèvement paysan du 20 août 1955
- 3. Les « pouvoirs spéciaux »
- 4. Les violences algéro-algériennes
- 5. Dans l'engrenage de la terreur : la « bataille d'Alger »
- 6. Le 13 mai 1958 et la naissance de la Ve République
- 7. Victoire militaire et doutes politiques
- 8. Sur la voie de l'« autodétermination »
- 9. Pourparlers et « porteurs de valises »
- 10. La création de l'OAS
- 11. Pour la fin de la guerre : la lassitude de l’opinion
- 12. L’exode des Européens terrorisés
- 13. Mémoires de la guerre
- 14. Bibliographie
GUERRE D'ALGÉRIE
Dans l'engrenage de la terreur : la « bataille d'Alger »
Jusqu'alors, l'insurrection avait surtout touché les campagnes. Le congrès de la Soummam décide de l'étendre aux villes, en déclenchant des actions de terrorisme contre les quartiers européens. Le 30 septembre 1956, en fin d'après-midi, des bombes éclatent dans deux cafés du centre-ville d'Alger, le Milk-bar et la Cafétéria, faisant quatre morts et cinquante-deux blessés, parmi lesquels plusieurs enfants qu'il faut amputer. La guerre est entrée dans un engrenage de terreur dont elle ne sortira plus.
Le 22 octobre 1956, un avion transportant les dirigeants du FLN (Ahmed Ben Bella, Mohamed Khider, Hocine Aït Ahmed, Mohamed Boudiaf et l'écrivain Mostefa Lacheraf) est contraint de se poser sur l'aéroport algérien de Maison-Blanche. Alors qu'il survolait la Méditerranée, des chasseurs de l'armée de l'air française l'ont détourné de sa destination initiale, Tunis. Les chefs historiques de l'insurrection algérienne sont transférés à Paris.
Au début de l'année 1957 commence la terrible « bataille d'Alger ». Le 7 janvier, une ordonnance du préfet d'Alger confie au général Massu et à la 10e division parachutiste les pouvoirs de police sur la ville d'Alger. Les parachutistes du général Massu brisent la grève générale décidée par le FLN le 28 janvier. En janvier et en février, des bombes explosent dans des stades d'Alger et dans des cafés de la ville, touchant des civils européens. L'armée utilise alors « les grands moyens », en particulier « les interrogatoires renforcés », c'est-à-dire la torture. Pour protester contre ces pratiques, le général Pâris de Bollardière demande, le 28 mars 1957, à être relevé de ses fonctions. D'autres bombes éclateront en juin, mais progressivement le FLN perd la partie. Yacef Saadi, le leader de la zone autonome d'Alger du FLN, sera arrêté le 24 septembre 1957.
Employée comme un procédé ordinaire de « pacification », la torture est bien la grande affaire de la bataille d'Alger. En septembre 1957, Paul Teitgen démissionne de son poste de secrétaire général de la police à Alger. En novembre 1957, à l'initiative du mathématicien Laurent Schwartz et de l’historien Pierre Vidal-Naquet, se forme le comité Maurice Audin, du nom d'un jeune mathématicien qui, après avoir été enlevé en juin 1957 par les parachutistes et torturé, a disparu (son corps ne sera jamais retrouvé). En janvier 1958 paraît le livre d'Henri AllegLa Question, qui bouleverse les consciences et révèle au grand jour la torture. « L'affaire » va déchirer l'opinion, l'Église, les familles, les partis et aggraver la crise de la IVe République.
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Écrit par
- Benjamin STORA : professeur émérite des Universités
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