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SUCCESSION D'AUTRICHE GUERRE DE LA (1740-1748)

Crise ouverte à la mort de l'empereur Charles VI, les puissances européennes contestant la succession assurée par la pragmatique sanction de 1713 à sa fille Marie-Thérèse, la guerre de la Succession d'Autriche résulte de plusieurs causes : absence de loi fondamentale fixant l'ordre de succession, existence de règlements particuliers antérieurs à la pragmatique sanction passés avec l'Électeur de Bavière Charles-Albert, le roi d'Espagne Philippe V et le roi de Sardaigne Charles-Emmanuel. En fait, la France fut seule à la reconnaître. Le roi de Prusse Frédéric II surgit dans le conflit, désireux de démembrer l'empire des Habsbourg.

Cette guerre est, en réalité, une connexion de trois conflits : la guerre austro-prussienne, la plus importante, la guerre austro-anglo-française, la guerre austro-espagnole. Marie-Thérèse eut à combattre l'Électeur de Bavière, le roi d'Espagne et le roi de Prusse, auxquels se joignirent l'Électeur de Saxe Auguste III, roi de Pologne, et plusieurs princes allemands. Elle chercha de l'aide auprès de la Russie, de l'Angleterre, des Provinces-Unies et même auprès du roi de Sardaigne, l'un des prétendants. La Russie espérait prendre rang, en cette occasion, parmi les grandes puissances ; l'Angleterre intervenait parce qu'elle se séparait de la France pour des questions coloniales et économiques ; les Provinces-Unies craignaient d'être absorbées par la France. La lutte fut complexe puisque chacun des adversaires de Marie-Thérèse poursuivait son propre intérêt.

Louis XV et son ministre Fleury désiraient rester hors du conflit, mais le parti antiautrichien du maréchal de Belle-Isle les entraîna à soutenir l'Électeur de Bavière (1741), ainsi qu'à signer des accords avec l'Espagne et avec Frédéric II. Sans déclarer la guerre à Marie-Thérèse, Louis XV engagea ses troupes en Allemagne, entreprit la conquête de la Bohême. Ces succès permirent à l'Électeur de Bavière de devenir empereur sous le nom de Charles VII en 1742. Marie-Thérèse perdait, semble-t-il, sa couronne impériale, la Haute-Autriche, la Bohême, la Silésie ; elle se tourna vers les Hongrois qui lui promirent leur appui en échange de leur indépendance. Elle désarma le roi de Sardaigne par la promesse du Milanais, Frédéric II ayant conquis la Silésie convoitée déposa les armes en juillet 1742, abandonnant ses alliés à leur sort. Tout le poids de la guerre retomba sur la France. Le duc de Belle-Isle évacua, en hiver, la Haute-Autriche et la Bohême par une des plus hardies manœuvres du xviiie siècle, tandis que les Autrichiens avançaient jusqu'au Rhin. Leurs succès déterminèrent Frédéric II à s'allier de nouveau à la France (1744) et Louis XV à resserrer son entente avec l'Espagne, à rompre avec l'Angleterre et à déclarer la guerre à « la reine de Hongrie ».

L'empereur Charles VII meurt en janvier 1745 ; son fils, le nouvel Électeur de Bavière traite avec Marie-Thérèse ; François de Lorraine, le mari de celle-ci, est élu empereur, en juin, sous le nom de François Ier. On peut considérer que la guerre de la Succession d'Autriche s'achève à cette date.

En réalité, les questions de Silésie, des Pays-Bas autrichiens et de l'Italie subsistent. En deux campagnes, Frédéric II impose à Marie-Thérèse le renouvellement du traité de Breslau (1745), confirmant à la Prusse la possession de la Silésie. Aux Pays-Bas, malgré Maurice de Saxe, les Français s'attardent en une guerre de siège. Après la difficile victoire de Fontenoy (1745), les victoires de Rocour et de Lawfeld, la prise de la solide citadelle de Maëstricht (1748), ils vont conclure une paix victorieuse. En Italie, Français et Espagnols occupent la plaine du Pô, mais doivent se replier en 1746.

Tous les combattants sont las[...]

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Écrit par

  • : docteur ès lettres, professeur à l'université de Lille

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