TRENTE ANS GUERRE DE
Le Congrès et la paix de Westphalie
Réuni dès 1643 en Westphalie, à Osnabrück pour les protestants, à Münster pour les catholiques, le Congrès parvint lentement à rétablir la paix et à instaurer un statut nouveau de l'Allemagne, qui fut garanti par toutes les puissances contractantes (24 oct. 1648). Trois confessions étaient reconnues dans l'Empire : catholique, luthérienne et calviniste. Les princes allemands pouvaient avoir leur armée, conclure alliance entre eux ou avec des étrangers, mais jamais contre l'Empereur et l'Empire. C'était la Landeshoheit. Les princes allemands les plus puissants agrandirent leurs États : la Saxe de la Lusace, le Brandebourg de la Poméranie et de plusieurs évêchés, le fils de Frédéric V retrouva l'électorat et les territoires de son père, cependant que la Bavière conservait la dignité électorale. La maison d'Autriche ne disposerait donc plus de l'Allemagne, mais elle y conservait une forte influence et elle était consolidée dans ses États héréditaires : Bohême et Autriche. La Diète, réunie à Ratisbonne en 1641, ne se séparerait pas avant d'avoir réglé les derniers litiges. Elle allait, en fait, devenir perpétuelle. Des « satisfactions » territoriales furent accordées à la France et à la Suède. La France reçut Pignerol, conquête de Richelieu, qui assurait l'entrée en Italie, et Brisach, qui avait le même caractère en Allemagne ; elle obtint, de plus, les droits de la maison d'Autriche sur l'Alsace, ce qui devait lui permettre, en quelques années de reconstruction, de faire de l'Alsace une province française. La Suède gagna la Poméranie occidentale, des ports de la Baltique et les évêchés de Brême et de Verden. L'Espagne avait signé, en janvier, une paix séparée avec les Provinces-Unies, dont l'indépendance fut ainsi consacrée. Mais la lutte entre la France et l'Espagne devait durer encore onze ans, jusqu'en 1659. Si douloureusement établie, cette pacification de l'Empire pouvait contribuer à la naissance de l'Europe moderne. Épuisée par trente ans de combats (dans certaines régions la perte de population était de 66 à 70 p. 100), et bien que les ports de la Baltique eussent été préservés, voire enrichis par les fournitures aux armées, l'Allemagne devait mettre longtemps à réparer les ruines en hommes et en biens.
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Écrit par
- Victor-Lucien TAPIÉ : membre de l'Institut, professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Paris
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