GUERRE DES CAMISARDS (repères chronologiques)
1701-1702 À la suite de l'épuisement du mouvement des pasteurs prédicants, première résistance née de la révocation de l'édit de Nantes, le prophétisme se répand en Cévennes et bas Languedoc.
24 juillet 1702 Commis à l'instigation des prophètes Abraham Mazel et Esprit Séguier, le meurtre de l'abbé du Chaila, chargé de la surveillance des « religionnaires », et la délivrance de ses prisonniers au Pont-de-Montvert, marquent le début de ce que l'on appellera bientôt la guerre des Cévennes.
Octobre-décembre 1702 Plusieurs troupes camisardes se forment et s'aguerrissent par une série de coups de main, d'escarmouches et de brefs combats.
24 décembre 1702 La troupe de Cavalier met en déroute les compagnies bourgeoises d'Alès au Mas de Cauvi.
10 février 1703 Une colonne de 800 camisards commandée par Cavalier échoue à pénétrer en Vivarais, et subit une défaite en rase campagne, à Vagnas, face aux troupes royales commandées par le maréchal de camp Julien, noble converti au catholicisme en 1690, d'où son surnom « Julien l'Apostat ». Sa cruauté l'avait parfois fait nommer également « cœur de tigre ».
14 février 1703 Le maréchal de Montrevel remplace le comte de Broglie à la tête des troupes.
26 février 1703 Les camisards massacrent les habitants « anciens catholiques » de Fraissinet-de-Fourques.
6 mars 1703 Défaite des camisards, commandés par Pierre Laporte dit Roland, de retour de leur expédition dans le sud des Cévennes, au village catholique de Pompignan. Encerclés par les troupes de Montrevel, ils perdent près de 400 hommes.
27-29 mars 1703 Arrestation de tous les habitants de deux paroisses cévenoles, Mialet et Saumane. Ils seront déportés à Perpignan. Les rafles suivies de déportation deviennent systématiques.
Septembre 1703 Tentative de soulèvement du Rouergue, menée par Catinat, l'un des lieutenants de Cavalier.
Octobre-décembre 1703 « Grand brûlement » des Cévennes organisé par Julien. La quasi-totalité des villages, hameaux et écarts des hautes Cévennes sont détruits par le feu ; les habitants sont regroupés dans quelques gros bourgs, ou s'accrochent aux ruines de leurs mas.
Février 1704 Une seconde tentative de soulèvement du Vivarais est noyée dans le sang.
14 mars 1704 Grave défaite des troupes royales à Martignargues. Montrevel est disgracié, et remplacé par le maréchal de Villars.
16 avril 1704 Avant de rejoindre sa nouvelle affectation en Guyenne, Montrevel, avec 5 000 soldats sous ses ordres, inflige une sévère défaite à 1 000 camisards commandés par Cavalier, à Nages, et détruit leurs réserves de nourriture et d'armes dans le bois d'Euzet.
Mai-juin 1704 À la suite des négociations engagées lors de l'entrevue au pont d'Avènes (près d'Alès) le 12 mai, Cavalier se rend au maréchal de Villars, et part le 21 juin avec une centaine de ses fidèles pour servir le roi en Alsace. En chemin, il fausse compagnie à son escorte et se réfugie en Suisse avec ses camisards.
13 mai 1704 Succès des camisards de la troupe de Roland, qui a refusé toute négociation, au Plan-de-Fontmort, col situé à mi-chemin de Saint-Germain-de-Calberte et de Barre. Les camisards, probablement près d'un millier, surprennent une colonne de 250 à 350 soldats. Une centaine de ces derniers périront, ainsi que des officiers.
13 août 1704 Dans la nuit du 13 au 14 août, Roland est surpris par trahison au château de Castelnau-Valence et meurt en combattant. Son cadavre est entraîné sur une chaise à Nîmes, puis jeté au feu. Cinq de ses lieutenants, pris vivants, sont roués publiquement.
Octobre 1704 La plupart des chefs camisards survivants se rendent et partent pour l'étranger.
Avril 1705 Le complot des « Enfants de Dieu », visant à déclencher un nouveau soulèvement, est déjoué. Plusieurs chefs camisards, dont Ravanel[...]
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Écrit par
- Pierre ROLLAND : historien
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