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FRANCO-ALLEMANDE GUERRE (1870-1871)

La guerre franco-allemande oppose entre le 19 juillet 1870 et le 28 janvier 1871 la France à une coalition d’États allemands menée par le royaume de Prusse. Menant à l’unité de l’Allemagne et à la perte de l’Alsace-Moselle par la France, elle résulte en partie du mouvement des nationalités agitant l’Europe depuis le congrès de Vienne et constitue un jalon important dans les transformations touchant la nature des conflits à l’ère industrielle.

Une conséquence de la question nationale

Depuis la redéfinition des frontières européennes au congrès de Vienne en 1815, la question nationale est un facteur de trouble en Europe : face à la réaffirmation du principe dynastique après la Révolution française, la notion de souveraineté nationale comme principe de légitimité politique et étatique encourage la bourgeoisie libérale et les classes moyennes européennes à mettre en avant la « communauté nationale », conçue comme une convergence d’intérêts politiques et économiques, avec la conscience d’un patrimoine culturel ou religieux commun. La vague révolutionnaire du Printemps des peuples en 1848 a constitué une première secousse ressentie à Paris, Vienne, Berlin, Prague, Rome… Et malgré la victoire quasi générale des forces conservatrices, l’ordre décidé à Vienne une trentaine d’années plus tôt semblait révolu et n’en finissait pas de mourir. Les décennies suivantes ont vu sa remise en cause, tant par des sursauts révolutionnaires que par des régimes autoritaires s’emparant des questions nationales.

Napoléon III en France et Bismarck en Prusse sont bien des héritiers de 1848. Le premier, avant son accession au pouvoir et la restauration de l’Empire, a un passé de militant pour la cause de l’unité italienne. Son règne (1852-1870) est marqué par un interventionnisme diplomatique et militaire sur la question des nationalités. La France s’engage ainsi aux côtés du royaume de Piémont-Sardaigne dans sa guerre contre l’Autriche, en 1859-1860, qui aboutit à l’unité italienne. Le second, ministre-président du royaume de Prusse à partir de 1862, constate l’échec de l’unité allemande par la révolution et adopte la stratégie du « fer et du sang » : c’est par la guerre et sous la direction de la Prusse que doit se faire l’unité de la myriade de petits États composant la nation allemande. Il mène ainsi deux guerres au cours des années 1860, destinées à unir les Allemands face à des menaces extérieures : contre le Danemark en 1864, puis contre la puissance tutélaire autrichienne qu’il parvient, contre toute attente, à vaincre en 1866 lors de la bataille de Sadowa. Ces conflits favorisent le rassemblement des États allemands du Nord dans une Confédération sous présidence prussienne. Les États situés au sud du Main (Bavière, Bade, Wurtemberg et Hesse-Darmstadt), quant à eux, restent indépendants, mais sont associés dans une union douanière (le Zollverein).

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<em>La Dernière Cartouche</em>, A. de Neuville - crédits : Propriété du CNTTDM actuellement exposé au Musée

La Dernière Cartouche, A. de Neuville

Reddition de Napoléon III à Sedan en 1870 - crédits : G. Dagli Orti/ DeAgostini/ Getty Images

Reddition de Napoléon III à Sedan en 1870

Lion de Belfort - crédits : Kirill Rudenko/ Moment Open/ Getty Images

Lion de Belfort

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