FRANCO-ALLEMANDE GUERRE (1870-1871)
La proclamation de la République et la poursuite de la guerre
La capitulation est connue à Paris dans la nuit du 3 au 4 septembre. La confusion mène à la déchéance de l’empereur, prisonnier des Prussiens, et à la proclamation de la République. La question de la poursuite de la guerre se pose pendant un bref instant : l’affirmation des buts de guerre allemands comprenant l’annexion de l’Alsace-Moselle interdit néanmoins tout cessez-le-feu. Le gouvernement de la Défense nationale est formé autour de figures importantes de l’opposition républicaine, comme Léon Gambetta qui devient ministre de l’Intérieur. Une deuxième phase de la guerre s’ouvre alors, mobilisant davantage la nation : il ne s’agissait plus d’une guerre dynastique aux motifs politiques et géopolitiques complexes, mais bien de la défense du territoire envahi et progressivement occupé de la Loire à la Somme. Un peu partout s’improvisent des compagnies de francs-tireurs menant embuscades, sabotages ou assassinats ciblés. Les réactions de l’armée allemande furent souvent brutales et témoignaient de sa peur de l’arrière, comme à Châteaudun, incendié en octobre. Même si ces soldats irréguliers seront sévèrement jugés après la guerre, leur entreprise est alors encouragée par le gouvernement, qui tente péniblement de reconstituer une force militaire.
À Paris, assiégé à partir du 19 septembre, le gouverneur Louis-Jules Trochu, également président du gouvernement de la Défense nationale, est à la tête de 450 000 hommes de qualité bien inégale (restes de l’armée de ligne, corps francs, gardes nationaux et gardes mobiles). Le gouvernement envoie une délégation à Tours, hors de la capitale désormais coupée du reste du pays, pour organiser la défense. Elle est rejointe le 9 octobre par Gambetta, qui fuit Paris en ballon : il sera désormais le principal animateur de la mobilisation militaire contre l’ennemi. Entre septembre et octobre, quatre armées sont reconstituées dans l’Ouest, dans le Nord, dans les Vosges (menée par le républicain italien Garibaldi et essentiellement composée d’unités éparses de francs-tireurs, de gardes mobiles et de volontaires étrangers), et surtout sur la Loire, où est rassemblé le gros des forces (110 000 soldats de Gien à Blois).
Alors que Metz tombe fin octobre, mettant définitivement hors du jeu les 170 000 soldats de l’ancienne armée du Rhin, l’offensive de l’armée de la Loire est lancée. Malgré quelques succès comme la reprise d’Orléans, la campagne piétine sur fond de conflit entre l’autorité civile de Gambetta et le général d’Aurelle de Paladines, qui commande l’armée de la Loire. À Paris, la première grande sortie parvient à passer la Marne à Bry et à Champigny, le 30 novembre, mais doit se replier deux jours plus tard. Au Nord, le front ne tient pas autour d’Amiens et Saint-Quentin, tandis qu’à l’Est, Bourbaki tente en vain de débloquer Belfort et doit finalement battre en retraite en Suisse. En janvier, l’échec est général et les chances de débloquer la capitale nulles : il faut dès lors se résoudre à négocier.
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Écrit par
- Thibault MONTBAZET : professeur agrégé d'histoire, enseignant
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Médias
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