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GUERRE FROIDE (notions de base)

Les phases de la guerre froide

L’intensité de l’affrontement entre les États-Unis et l’URSS n’est pas constante au cours de ces années, mais rythmée au contraire par une alternance entre phases de tension et périodes de détente. Progressivement, l’influence de chacun des deux Grands sur leur propre camp, qu’ils continueront néanmoins à dominer, diminuera.

L’apogée de la guerre froide (1947-1962)

La division du monde en deux blocs engendre des conflits d’intensité croissante, d’abord en Europe, puis en Asie et dans le reste du monde.

L’Allemagne est le théâtre de la première crise entre Washington et Moscou. Face à l’unification progressive des trois secteurs occidentaux d’occupation (secteurs américain, britannique et français), Staline réagit en établissant le blocus terrestre de Berlin-Ouest en 1948. La fermeté des États-Unis, qui maintiennent ouvert un couloir aérien pour ravitailler les Berlinois, conduit Moscou à reculer, sans pouvoir empêcher toutefois, en 1949, la division du pays en deux États, la République fédérale d’Allemagne (RFA) et la République démocratique allemande (RDA).

L’année suivante, la tension s’accroît avec l’invasion de la Corée du Sud, sous protection américaine, par la Corée du Nord communiste, entraînant les États-Unis dans une coûteuse guerre de Corée. Après l’intervention militaire de la Chine et la menace américaine d’utiliser l’arme nucléaire, un armistice est finalement signé en 1953, pérennisant une division de la péninsule coréenne toujours en vigueur.

Cette escalade dans l’affrontement connaît cependant un dégel éphémère avec la mort de Staline, en mars 1953, et la politique de détente inaugurée par son successeur, Nikita Khrouchtchev, qui suscite maints espoirs et permet aux deux Grands de régler conjointement la crise de Suez. Rapidement, néanmoins, les tensions se ravivent avec, en Hongrie, la sanglante répression du soulèvement de Budapest, en 1956, puis la construction du Mur de Berlin, en 1961, qui confirment que la mainmise russe sur l’Europe orientale ne souffre aucune contestation.

En octobre 1962, l’installation de fusées soviétiques à Cuba ouvre une des plus graves crises entre les deux Grands. Après une semaine de grande tension, où le monde craint l’imminence d’une conflagration nucléaire générale, les Russes retirent finalement leurs missiles de l’île, après que le président des États-Unis John F. Kennedy a renoncé à envahir Cuba.

La détente (1962-1975)

La crise de Cuba suscite paradoxalement un apaisement rapide. La prise de conscience du péril nucléaire conduit à un « équilibre de la terreur », fondé sur la possibilité de destruction mutuelle. Washington et Moscou établissent alors une liaison permanente (le « téléphone rouge »), tandis que le dialogue diplomatique aboutit progressivement à une limitation des armements (négociations SALT, pour Strategic Arms Limitation Talks), puis à la conférence d’Helsinki, en 1975, qui marque l’apogée de la détente.

Les deux blocs, par ailleurs, se fissurent. Depuis le milieu des années 1950, le mouvement des non-alignés, pour la plupart de nouveaux États issus de la décolonisation, refuse cette bipartition du monde. Le phénomène s’intensifie dans les années 1960 avec, à l’Ouest, la politique d’indépendance nationale menée en France par Charles de Gaulle, puis l’Ostpolitik de Willy Brandt en Allemagne. Pendant ce temps, à l’Est, la remise en cause de la tutelle soviétique se poursuit avec le Printemps de Prague en Tchécoslovaquie, en 1968, et, surtout, avec la rupture entre la Chine et l’URSS, qui provoque des affrontements armés sur leur frontière commune.

Cette détente n’empêche toutefois pas la poursuite de la compétition hors d’Europe, comme en témoignent de multiples conflits périphériques : en Asie, les Américains s’engagent dans la guerre du Vietnam[...]

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Écrit par

  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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