- 1. Les succès allemands (sept. 1939 - juin 1940)
- 2. Le Royaume-Uni seul dans la guerre (juin 1940-juin 1941)
- 3. Les grands succès de l'Axe (juin 1941-automne 1942)
- 4. Le tournant de la guerre (nov. 1942-juill. 1943)
- 5. La grande offensive alliée (juill. 1943-août 1944)
- 6. La défaite de l'Allemagne
- 7. La défaite du Japon
- 8. Bibliographie
GUERRE MONDIALE (SECONDE)
La Seconde Guerre mondiale commence comme un conflit franco-allemand traditionnel, provoqué par la volonté de Hitler de supprimer les frontières que le traité de Versailles avait imposées à l'Allemagne.
Les accords de Munich (sept. 1938), puis l'occupation de la Bohême et la vassalisation par le Reich de la Slovaquie (mars 1939) ont démantelé le système d'alliances édifié par la diplomatie française ; les autres États de la Petite Entente (Roumanie, Yougoslavie) ont pratiquement adopté une attitude de neutralité. La France ne peut compter à l'est que sur la Pologne, dont l'éloignement constitue un sérieux obstacle. Le pacte germano-soviétique a provisoirement supprimé la menace d'un deuxième front oriental dangereux pour l'armée allemande, tout en faisant peser sur la Pologne la menace d'un nouveau partage. En avril 1939, Hitler annonce à ses généraux sa décision d'envahir la Pologne. Il dévoile ses véritables desseins : Dantzig est un prétexte ; ce qui importe, c'est la conquête de l'« espace vital » (Lebensraum) à l'est.
À l'ouest, depuis la remilitarisation de la Rhénanie, la Belgique a adopté une politique de neutralité, dite d'« indépendance » ; pour porter secours à la Pologne, l'armée française devra, ou violer la neutralité belge, ou attaquer sur le Rhin et se heurter immédiatement aux fortifications allemandes de la ligne Siegfried. La France est protégée dans le même secteur d'opérations éventuel par la ligne Maginot, mais celle-ci s'arrête au nord-ouest, à la trouée de Sedan.
Pour la première fois depuis les guerres de l'Empire, la France est menacée d'une guerre sur trois fronts ; l'agressivité de l'Italie fasciste (qui réclame à la France Nice, la Corse et la Tunisie) l'oblige à laisser des troupes sur les Alpes et en Afrique du Nord, ainsi qu'une partie de la flotte en Méditerranée, pour éviter que soient coupées ses relations maritimes avec l'empire colonial ; sur les Pyrénées, si l'Espagne est sortie exsangue de la guerre civile, nul ne sait dans quelle mesure Franco accordera son appui – bases aériennes et sous-marines, rassemblements menaçants de troupes, libertés de passage – aux puissances de l'Axe, à qui il doit son arrivée au pouvoir.
Le Royaume-Uni a mis toute sa puissance aux côtés de la France et le Commonwealth l'a suivi – l'Afrique du Sud avec des réserves. Mais, si les flottes française et britannique réunies donnent aux deux démocraties la suprématie sur les mers, il n'en est pas de même pour les armées de terre et de l'air. Le Royaume-Uni vient à peine d'instituer le service militaire obligatoire et elle ne peut envoyer en France qu'un corps expéditionnaire bien équipé, mais peu nombreux ; son aviation de chasse est moderne, mais non celle de bombardement.
La réputation de l'armée française demeure considérable, et les généraux allemands la redoutent. En fait, l'état-major demeure prisonnier des modes de pensée hérités de la guerre de 1914-1918 ; faute du corps cuirassé réclamé en vain par le général de Gaulle, faute d'une aviation moderne qui n'existe encore qu'à l'état de prototypes, l'armée française est confinée dans une défensive, à laquelle inclinent d'ailleurs aussi bien ses chefs que l'opinion publique. La mobilisation générale s'est effectuée sans incident, mais dans un esprit de morne résignation. En face des Panzerdivisionen allemandes, opérant en étroite liaison avec une puissante aviation d'assaut, l'état-major français en est resté à la stratégie de 1918, et il dissémine chars de combat et avions entre les corps d'armée.
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Écrit par
- Henri MICHEL : directeur de recherche au C.N.R.S., secrétaire général du Comité d'histoire de la Seconde Guerre mondiale
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