- 1. Les succès allemands (sept. 1939 - juin 1940)
- 2. Le Royaume-Uni seul dans la guerre (juin 1940-juin 1941)
- 3. Les grands succès de l'Axe (juin 1941-automne 1942)
- 4. Le tournant de la guerre (nov. 1942-juill. 1943)
- 5. La grande offensive alliée (juill. 1943-août 1944)
- 6. La défaite de l'Allemagne
- 7. La défaite du Japon
- 8. Bibliographie
GUERRE MONDIALE (SECONDE)
Le Royaume-Uni seul dans la guerre (juin 1940-juin 1941)
En Europe continentale, la défaite de la France laisse l'Allemagne et l'URSS en tête-à-tête, liées par un accord qui n'exclut pas la méfiance et dont chacune essaie de tirer le meilleur parti. Hitler redessine l'Europe centrale à son gré, attribue, au détriment de la Roumanie, la Transylvanie à la Hongrie et la Dobroudja à la Bulgarie (sept. 1940). L'URSS transforme les trois États baltes en républiques fédérées et oblige la Roumanie à lui céder la Bessarabie et la Bukovine du Nord.
L'occupation et l'exploitation de l'Europe
L'Allemagne organise les pays occupés d'une façon qui laisse un peu entrevoir ses objectifs de paix ; elle annexe l'Alsace et la Posnanie ; elle rattache le nord de la France au commandement militaire allemand de Bruxelles ; dans la Norvège et la Hollande, peuplées d'« aryens », elle installe des hauts commissaires du Reich ; la Bohême, la Moravie, la Slovaquie et le gouvernement général de Pologne sont des protectorats de types divers. La Belgique est soumise à l'autorité militaire. Seul le Danemark conserve ses institutions d'avant-guerre.
Partout, l'Allemagne nazie introduit directement ou indirectement son éthique et sa législation : abolition des parlements, des partis politiques et des syndicats ; embrigadement de la jeunesse et des travailleurs ; suppression des libertés ; prise de possession de la presse et de la radio par la propagande allemande ; exclusion des Juifs de la vie politique et économique ; intégration des économies nationales dans le grand Reich, au bénéfice de la puissance dominante. Elle prétend ainsi « construire l'Europe ». Les adversaires de cette politique, les Juifs, les communistes, seront internés, puis déportés dans des camps de concentration. Pratiquement, tandis que les populations occupées sont réduites à un dénuement croissant, toutes les ressources sont exploitées pour la poursuite de la guerre, les autorités nazies s'assurant en outre de larges participations dans de nombreuses affaires.
Cette domination allemande s'insère dans le cadre d'un pacte tripartite, qui donne à l'Allemagne, à l'Italie et au Japon le droit à l'« espace vital » dont chacun a besoin. C'est un partage du monde. Hitler admet ainsi que l'Italie poursuive en Méditerranée, sur un théâtre qui lui est réservé, une « guerre parallèle ».
En Extrême-Orient, le Japon, dirigé par des militaires impérialistes, a entrepris de créer la « Grande Asie ». Il essaie de conquérir la Chine après la Mandchourie et installe un gouvernement à sa dévotion à Nankin. La défaite française lui permet de s'introduire en Indochine et de prendre la Thaïlande sous sa protection. La défaite hollandaise et l'isolement du Royaume-Uni mettent à sa portée les Indes néerlandaises, Hong Kong et Singapour.
La bataille d'Angleterre
Tous les espoirs de libération des peuples reposent désormais sur le Royaume-Uni, demeuré seul dans la lutte. Hitler ne réussit ni à le conquérir ni à le faire capituler, ni même à lui faire accepter une paix de compromis. La résolution de Churchill est inébranlable : « Je n'ai à offrir que des larmes, du sang et de la douleur, déclare-t-il au Parlement. Mais je ne capitulerai jamais. » Après qu'aient été abandonnés les préparatifs d'un débarquement, dont la marine du Reich était incapable, le soin d'emporter la décision est confié à l'aviation – la Luftwaffe – dont Hermann Göring a garanti la victoire. Or la « bataille d'Angleterre » se traduit par des victoires de l'aviation de chasse britannique. Hitler ne peut que tenter d'ébranler le moral de la population par de fréquents bombardements nocturnes auxquels, pour l'instant, le Royaume-Uni ne peut pas riposter. Göring[...]
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Écrit par
- Henri MICHEL : directeur de recherche au C.N.R.S., secrétaire général du Comité d'histoire de la Seconde Guerre mondiale
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Médias
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