- 1. Les succès allemands (sept. 1939 - juin 1940)
- 2. Le Royaume-Uni seul dans la guerre (juin 1940-juin 1941)
- 3. Les grands succès de l'Axe (juin 1941-automne 1942)
- 4. Le tournant de la guerre (nov. 1942-juill. 1943)
- 5. La grande offensive alliée (juill. 1943-août 1944)
- 6. La défaite de l'Allemagne
- 7. La défaite du Japon
- 8. Bibliographie
GUERRE MONDIALE (SECONDE)
La grande offensive alliée (juill. 1943-août 1944)
Désormais, les territoires occupés par l'Allemagne, attaquée à l'est, au sud et à l'ouest, se réduisent comme peau de chagrin.
La guerre en Italie et la chute de Mussolini
C'est l'Italie qui met bas les armes la première. Le 10 juillet 1943 se produit l'attaque sur la Sicile. La supériorité alliée est tellement écrasante que les aérodromes et les fortifications ont été entièrement détruits avant le débarquement. En deux jours, 80 000 hommes sont débarqués, avec 7 000 véhicules et 300 chars. La campagne de Sicile dure 39 jours, la résistance italienne est presque nulle, comme l'avait fait prévoir la capitulation, sous le seul effet des bombardements, de l'îlot de Pantelleria, jugé imprenable.
Cette défaite écrasante a pour effet la chute de Mussolini à la suite d'un complot fomenté par le roi d'Italie, le maréchal Badoglio et une partie du Grand Conseil fasciste, dont le comte Ciano, gendre de Mussolini. Le Duce est arrêté et interné.
Tout en déclarant qu'il continue la guerre contre les Alliés, Badoglio, successeur de Mussolini, négocie avec eux un armistice qui n'est révélé que le 8 septembre. Le 3 septembre, les américano-britanniques avaient débarqué en Calabre, puis à Salerne.
De leur propre initiative, les Français ont libéré la Corse, par un double mouvement de la Résistance intérieure et de troupes envoyées d'Afrique du Nord par le général Giraud.
La riposte allemande est très violente, 30 divisions sont envoyées en Italie ; la lutte se déroule dès lors dans les montagnes des Apennins, en batailles locales d'usure, avec pilonnage des positions adverses par l'aviation et l'artillerie, et combats sanglants pour la possession de sommets. La Wehrmacht se bat successivement sur les lignes du Volturno, puis du Garigliano-Sangro, où le front s'immobilise pendant l'hiver 1943-1944.
L'Italie connaît une situation anarchique. Dans le Sud, le roi et Badoglio sont reconnus par les Alliés ; par tactique, les antifascistes du Comité de Libération se sont ralliés à eux. Dans le Centre et le Nord, les Allemands règnent par la terreur – marquée par de nombreuses exécutions, aux fosses Ardéatines, à Rome, notamment. Dans les villes et les campagnes, la Résistance clandestine est dirigée par les comités de Libération où coopèrent tous les partis, antiroyalistes autant qu'antifascistes. Mussolini, libéré par les SS, a installé à Salo, dans le Nord, une république néo-fasciste ; il fait juger et exécuter, à Vérone, quelques-uns de ceux qui l'ont abandonné, comme son gendre Ciano.
Le corps expéditionnaire français, commandé par le général Juin, force les lignes allemandes du mont Cassin ; traversant des hauteurs jugées inaccessibles, il exécute une manœuvre conçue par le général de Monsabert, qui permet l'entrée des Alliés à Rome le 4 juin 1944. Puis, en application de la stratégie alliée, le front italien s'immobilise à nouveau sur la « ligne gothique », entre Pise et Rimini. Malgré Churchill, les Anglo-Saxons ont en effet décidé de ne pas porter la guerre en Europe centrale et dans les Balkans, mais de rassembler le plus de forces possible pour un débarquement, qu'on veut décisif, en Normandie. Pourtant, à partir des aérodromes du sud de l'Italie, toute l'Allemagne peut être atteinte par les bombardiers alliés. D'autre part, la navigation est libre en Méditerranée, ce qui permet le transport d'un tonnage considérable.
L'offensive de l'Armée rouge
Au printemps de 1943, l'Armée rouge compte 381 divisions, dont 51 blindées ; elle possède l'avantage en hommes, en chars, et surtout en artillerie : plus de 100 000 canons ont été fabriqués ; dans les airs, son aviation est à égalité avec la Luftwaffe.[...]
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Écrit par
- Henri MICHEL : directeur de recherche au C.N.R.S., secrétaire général du Comité d'histoire de la Seconde Guerre mondiale
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Médias
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