- 1. Les succès allemands (sept. 1939 - juin 1940)
- 2. Le Royaume-Uni seul dans la guerre (juin 1940-juin 1941)
- 3. Les grands succès de l'Axe (juin 1941-automne 1942)
- 4. Le tournant de la guerre (nov. 1942-juill. 1943)
- 5. La grande offensive alliée (juill. 1943-août 1944)
- 6. La défaite de l'Allemagne
- 7. La défaite du Japon
- 8. Bibliographie
GUERRE MONDIALE (SECONDE)
La défaite du Japon
À l'automne de 1944, le Japon, depuis l'été de 1943, est sur la défensive. Il se maintient certes encore sur ses positions en Chine et dans les territoires conquis depuis Pearl Harbor. Mais, outre qu'il commence à avoir de mauvais rapports avec les populations et qu'il est parfois attaqué par des résistants, surtout aux Philippines, il a perdu un grand nombre des bases qui en protégeaient les accès. Surtout, plus qu'en Europe, en raison des immenses distances, la guerre du Pacifique est une guerre industrielle, et la production de guerre japonaise pèse peu devant l'énorme puissance économique américaine. La flotte japonaise a été régulièrement battue depuis Midway ; enfin, à partir des Mariannes, les îles japonaises sont de plus en plus fréquemment bombardées par les raids des forteresses volantes B-29.
Le Japon cherche, dans la tradition nationale des samurai et du hara-kiri, une arme d'un autre âge ; il suscite une sorte de chevalerie par l'institution des pilotes-suicide, les kamikaze, qui se jettent, avec leur avion chargé d'explosifs ou sur des bombes planantes, sur les navires ennemis. Malgré leurs efforts et les nombreux coups au but, ils n'ont pas empêché la flotte américaine de détruire, à Leyte (Philippines), en trois combats de quelques heures les 23 et 25 octobre, la majeure partie des navires de guerre qui restaient au Japon, au cours de la plus grande et de la plus décisive bataille navale de tous les temps.
La reconquête de la Birmanie
Quatre directions avaient été envisagées par l'état-major américain pour atteindre Tōkyō. La plus courte, à partir des îles Aléoutiennes, fut écartée en raison des conditions climatiques polaires. La plus longue, par le sud-ouest, avait la prédilection des Britanniques qui, avec lord Louis Mountbatten, assuraient le commandement sur ce théâtre d'opérations.
La condition préalable était de conquérir la Birmanie à partir de l'Inde, en coopération autant que possible avec les armées plus ou moins disciplinées de Tchiang Kai-chek, et la flotte aérienne américaine qui le soutenait. À partir de novembre 1944, les troupes sino-américaines du général Sultan ont un peu progressé vers le sud, par l'Irrawaddy, et rétabli la liaison terrestre entre la Chine et l'Inde par l'Assam.
En février 1945, les unités indo-britanniques du général Slim pénètrent en Birmanie centrale, prennent Mandalay le 20 mars, descendent le long des monts Arakan. Le 2 mai, un débarquement a lieu à l'embouchure de l'Irrawaddy et Rangoon est prise le 3. Au milieu de mai, les Japonais n'occupent plus que quelques secteurs montagneux ; beaucoup se sont réfugiés au Siam.
Mais la guerre dans cette région demeure secondaire. Les Britanniques ne disposeront jamais des moyens nécessaires pour la stratégie qu'ils préconisent – une seule armée est étalée sur 1 000 kilomètres – et les Américains se désintéressent d'une zone où ils soupçonnent leurs partenaires d'arrière-pensées colonialistes.
Les Philippines reprises par les Américains
Pour atteindre directement le Japon, les Américains, jusqu'à la fin de 1944, ont hésité entre l'attaque de Formose, préconisée par l'amiral Nimitz, et la reconquête des Philippines exigée par MacArthur qui en fait un problème d'honneur personnel. Ce qu'on sait de la faiblesse des Japonais aux Philippines et, par contre, des redoutables défenses de Formose, fait pencher la décision en faveur de MacArthur.
Celui-ci débarque à Leyte en octobre 1944, pour y établir une base aéronavale qui commande l'ensemble de l'archipel philippin ; la campagne fut très pénible, en raison des pluies qui détruisirent routes et aérodromes hâtivement construits et qui empêchèrent la supériorité aérienne américaine de s'affirmer. En janvier 1945, les Américains ont[...]
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Écrit par
- Henri MICHEL : directeur de recherche au C.N.R.S., secrétaire général du Comité d'histoire de la Seconde Guerre mondiale
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Médias
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