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GUERRE SOCIALE, en bref

La guerre sociale (du latin socii : alliés) oppose une partie des peuples italiens à la cité de Rome, qui refusait de leur accorder la citoyenneté alors que la péninsule était sous sa domination depuis le iiie siècle. L'insurrection est déclenchée par le projet de Livius Drusus, tribun de la plèbe en — 91, qui proposait de réduire l'inégalité de statut juridique entre citoyens romains et alliés italiens. Son assassinat embrase le centre et le sud de l'Italie, les insurgés se dotant d'une organisation calquée sur le modèle de Rome, avec une capitale baptisée Italica. Deux ans d'une guerre très dure sont nécessaires pour que Rome parvienne à réduire tous les foyers de la révolte, mais cette défaite militaire des Italiens s'accompagne pour eux d'une victoire politique : Rome est en effet contrainte d'accorder la citoyenneté, d'abord aux peuples qui ne se sont pas soulevés, afin qu'ils ne rejoignent pas les insurgés, puis à ceux qui déposent rapidement les armes, enfin à l'ensemble de la péninsule, à l'exception du Nord qui devra encore attendre quarante ans. S'il faut plusieurs décennies pour que cette unification juridique entre en pratique, la guerre sociale n'en a pas moins abouti à une évolution majeure : étendue aux dimensions de la péninsule, la citoyenneté romaine devient, selon l'historienne Claudia Moatti, « un statut juridique non lié au sol et au sang, et donc indéfiniment extensible ».

— Xavier LAPRAY

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