GUILLAUME Ier NASSAU (1772-1843) roi des Pays-Bas et grand-duc de Luxembourg (1815-1840)
Roi des Pays-Bas et grand-duc de Luxembourg (1815-1840), né le 24 août 1772 à La Haye, mort le 12 décembre 1843 à Berlin.
Fils de Guillaume V (1748-1806, stathouder de Hollande de 1751 à 1795) et prince d'Orange, Guillaume Frédéric épouse Wilhelmina de Prusse (1774-1837), la fille de son oncle Frédéric-Guillaume II de Prusse (1744-1797), en 1791 et émigre en Angleterre avec sa famille en 1795 après l'invasion française de la république des Provinces-Unies. Lors de négociations avec Napoléon en 1802, il obtient l'évêché de Fulda et d'autres contrées allemandes plus petites, mais perd tous ses titres allemands en 1806 lorsqu'il s'allie à la Prusse contre Napoléon. Guillaume vit majoritairement en exil à la cour prussienne jusqu'en 1812, mais sert dans l'armée autrichienne contre Napoléon en 1809.
Lorsque l'armée française se retire des Pays-Bas en 1813, Guillaume accepte l'offre du gouvernement provisoire de devenir prince régnant et est intronisé le 3 décembre de la même année. À la suite du congrès de Vienne (1814-1815), il se trouve dès 1815 à la tête du royaume des Belgiques, qui comprend les Pays-Bas, la Belgique et le grand-duché de Luxembourg diminué de ses cantons de l'Eifel. Il entreprend bientôt un programme de reprise économique avec la fondation en 1822 d'une banque qui va financer l'expansion industrielle de la Belgique, et la formation en 1824 de la Netherlands Trading Society destinée à faciliter le commerce extérieur du Nord. Cependant, nombreuses sont les voix qui s'élèvent en Belgique contre l'union avec les provinces néerlandaises du Nord car les deux groupes ont la même représentation au Parlement et paient les mêmes impôts bien que les Néerlandais soient bien moins nombreux et aient une dette accumulée bien plus élevée.
Guillaume Ier s'aliène le clergé catholique du Sud par sa politique de suprématie de l'État dans les affaires ecclésiastiques. Il place les universités de Gand, Louvain et Liège sous contrôle de l'État et exige que les séminaristes s'inscrivent dans un nouveau « collège philosophique » à Louvain. Les Belges s'opposent à la décision de faire du néerlandais la langue administrative du royaume et à l'insistance que mettent les Néerlandais à vouloir le libre-échange quand l'industrie du Sud a besoin de protectionnisme.
Les catholiques et les libéraux belges opposés à Guillaume Ier unissent leurs forces en 1828 (c'est l'Union des oppositions) et demandent des réformes politiques et religieuses au roi. En août 1830, un soulèvement, inspiré par la révolution de Juillet qui vient d'éclater à Paris, a lieu à Bruxelles. Les rebelles armés ont gain de cause et, en 1831, une conférence des grandes puissances européennes accorde l'indépendance à la Belgique. Guillaume Ier refuse d'accepter la sécession belge et envahit le pays. Ce n'est qu'en 1839, avec la signature du traité des Vingt-quatre articles, qu'il se soumet aux exigences des grandes puissances et accorde son indépendance à la Belgique. En 1840, conscient de l'opposition grandissante des Hollandais à ses méthodes autocratiques, il abdique en faveur de son fils Guillaume II et s'installe à Berlin, où il passe les dernières années de sa vie.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Autres références
-
BELGIQUE - Histoire
- Écrit par Guido PEETERS
- 20 670 mots
- 16 médias
...Congrès de Vienne (1814-1815), les grandes puissances décidèrent d'adjoindre les Pays-Bas du Sud aux Pays-Bas du Nord, sous l'autorité du prince d'Orange Guillaume Ier, et de créer ainsi un puissant État tampon destiné à contenir la France : le nouvel État s'appelait le royaume des Belgiques. Il comptait... -
LUXEMBOURG
- Écrit par Christian DESSOUROUX , Encyclopædia Universalis , Paul MARGUE et Philippe POIRIER
- 4 055 mots
- 3 médias
...congrès de Vienne, affaire des princes et non des peuples, accorda le grand-duché, diminué au profit de la Prusse de ses cantons de l'Eifel (Bitburg), à Guillaume Ier d'Orange-Nassau, roi des Pays-Bas, allié de la Grande-Bretagne et de la Prusse. En même temps, le pays devint, avec sa partie wallonne,... -
PAYS-BAS
- Écrit par Christophe DE VOOGD , Encyclopædia Universalis , Frédéric MAURO , Guido PEETERS et Christian VANDERMOTTEN
- 35 732 mots
- 23 médias
...simplement à la France les Pays-Bas septentrionaux. Après la « bataille des nations » (Leipzig, 1813), les troupes françaises se replièrent hors des Pays-Bas. Un triumvirat (comportant notamment Gijsbert Karel Hogendorp) prépara le retour du prince Guillaume, fils de l'ancien stathouder Guillaume V, lequel...