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DEL TORO GUILLERMO (1964- )

Une activité multiforme

La réalisation, si elle reste le moyen d’expression privilégié de del Toro, n’est pour lui qu’une activité parmi d’autres. Il produit ses propres films, ceux de ses amis (Biutiful, 2010, d’Alejandro González Iñárritu) ou ceux de jeunes cinéastes espagnols ou mexicains à qui il ouvre les portes du cinéma international (L’Orphelinat/El orfanato, 2007, de Juan Antonio Bayona ; Mama, 2013, d’Andy Muschietti). Il écrit ses propres scénarios, mais collabore également, entre autres, à l’écriture de la saga du Hobbit, d’après Tolkien (Le Hobbit : un voyage inattendu/The Hobbit : An Unexpected Journey, 2012 ; Le Hobbit : la désolation de Smaug/The Hobbit : The Desolation of Smaug, 2013, tous deux de Peter Jackson). Il conçoit des jeux vidéo et crée des séries à succès pour la télévision ou le câble (The Strain, 2014-2017 ; Trollhunters, 2016-2018).

On pourrait craindre que ce touche-à-tout de grand talent se perde dans pareille explosion d’activité. Mais le raffinement visuel de ses réalisations et surtout la poésie sincère de ses plus belles réussites prouvent assez que Guillermo del Toro sait où il va. Couronné par un lion d’or à la biennale de Venise en 2017, récompensé par les oscars 2018 du meilleur réalisateur et du meilleur film, La Forme de l’eau ose les fusions les plus audacieuses et nous enchante : un autre se serait ridiculisé en imaginant un numéro de danse entre l’héroïne et un humanoïde aquatique, sur un air immortalisé par Fred Astaire et Ginger Rogers. Del Toro, lui, fait notre bonheur. Ce n’est pas là la moindre de ses qualités.

— Christian VIVIANI

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Écrit par

  • : historien du cinéma, professeur émérite, université de Caen-Normandie, membre du comité de rédaction de la revue Positif

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Média

<em>Le Labyrinthe de Pan</em>, G. del Toro - crédits : Tequila Gang/WB/The Kobal Collection/ Aurimages

Le Labyrinthe de Pan, G. del Toro

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