GUINÉE-BISSAU
Nom officiel | République de Guinée-Bissau (GW) |
Chef de l'État | Umaro Sissoco Embaló (depuis le 27 février 2020) |
Chef du gouvernement | Rui Duarte de Barros (depuis le 20 décembre 2023) |
Capitale | Bissau |
Langue officielle | Portugais |
Unité monétaire | Franc CFA |
Population (estim.) |
1 663 000 (2024) |
Superficie |
36 125 km²
|
La Guinée-Bissau est un petit pays d’Afrique de l’Ouest enclavé entre le Sénégal et la Guinée. Après avoir été colonisé par le Portugal, il a accédé à l’indépendance en 1974, à la suite d’une longue guerre de libération. Un puissant royaume mandingue, le Gabu, fortement impliqué dans la traite négrière avec les Portugais, s’était épanoui à l’est du pays aux xviie et xviiie siècles.
La population de la Guinée-Bissau était estimée à 1,75 million d’habitants en 2014. Selon la dernière estimation effectuée en 2010, plus des deux tiers vivaient en-dessous du seuil de pauvreté (moins de 2 dollars par jour). L’économie du pays dépend essentiellement de la production des noix de cajou et de la pêche, qui représentent respectivement deux tiers et un septième des exportations en 2013. La monoculture intensive de l’anacardier met en péril la sécurité alimentaire du pays puisque la production de riz, délaissée, ne couvre qu’un quart des besoins de la population alors qu’il en est la principale nourriture. Classée parmi les pays les plus pauvres du monde (elle occupe la 178e place selon l’indice de développement humain en 2015), la Guinée-Bissau peine à contrôler son territoire, ce qui la rend particulièrement vulnérable à l’action des réseaux criminels internationaux. Elle est ainsi, depuis le milieu des années 2000, une plaque tournante du trafic de cocaïne à destination de l’Europe.
L’ingérence des militaires dans la vie politique et les incessantes luttes pour le pouvoir sont responsables de l’instabilité politique chronique qui laisse peu de perspectives de développement. La Guinée-Bissau dépend donc en grande partie des aides internationales, alors que ses infrastructures routières, sanitaires et scolaires sont dans un état déplorable. Or, avec son très faible PIB (2,5 milliards de dollars en 2014), le pays ne peut guère les améliorer.
Géographie
Un petit pays marqué par la mer
La Guinée-Bissau fait partie de la zone de transition entre la savane tropicale et la forêt subéquatoriale, qui s’étend de l’embouchure de la Gambie, au nord, au Liberia, au sud, et que l’on appelait autrefois « les rivières du Sud ». D’une superficie de 36 125 kilomètres carrés, le pays est constitué d’un territoire continental borné par le Sénégal et la Guinée, et de l’archipel des Bijagós ou Bissagos, composé de 88 îles et îlots dont 23 sont habités de façon permanente. En avril 1996, l’UNESCO a reconnu l’archipel comme réserve de biosphère, en raison notamment de sa faune marine et de son importance dans la migration des oiseaux en Afrique de l’Ouest (il est le deuxième site d’accueil après le banc d’Arguin en Mauritanie).
L’arrière-pays de la Guinée-Bissau s’étend jusqu’aux premiers contreforts du massif du Fouta-Djalon, véritable château d’eau de l’Afrique de l’Ouest. Alors que son relief atteint à peine 300 mètres d’altitude – dans les collines de Boé, à l’extrême sud-est du pays –, la façade maritime du pays est profondément découpée par de multiples estuaires. Les fleuves qui permettent de gagner facilement l’intérieur du pays ont longtemps constitué le principal attrait de la région aux yeux des colons portugais qui s’implantèrent sur leurs rives à partir du xve siècle. Près de 10 % du territoire sont couverts de mangrove, ce qui représente la proportion la plus importante du monde.
On distingue trois grands types de paysages dans la zone continentale du pays : la mangrove à l’ouest, soumise aux transgressions maritimes (lorsque la mer envahit durablement les zones littorales) ; la savane latéritique à l’est ; la savane arborée au nord, sillonnée par des forêts-galeries, le long des fleuves.
Le climat de la Guinée-Bissau est de type tropical, avec une saison sèche et une saison des pluies qui s’étend de fin mai à début novembre. Les précipitations[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Francis SIMONIS : maître de conférences d'histoire de l'Afrique, habilité à diriger des recherches, université d'Aix-Marseille
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
-
GUINÉE-BISSAU, chronologie contemporaine
- Écrit par Universalis
-
AFRIQUE (Histoire) - Les décolonisations
- Écrit par Marc MICHEL
- 12 424 mots
- 24 médias
...Mozambique, le Frelimo regroupe les forces du parti et peut reprendre l'offensive dans le nord (province de Tete), à partir de la Zambie. Surtout, en Guinée-Bissau, le P.A.I.G.C. réussit à organiser des « zones libérées » après 1968. Deux ans plus tard, le général de Spínola, alors commandant en chef... -
BISSAU
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 212 mots
Ancien fort construit en 1687 par les Portugais pour abriter un comptoir commercial et négrier, la ville de Bissau remplaça Bolama en tant que capitale de la Guinée-Bissau en 1942. Elle est située à l'estuaire du rio Geba, sur l'océan Atlantique, qui offre un excellent mouillage aux navires de haute...
-
CABRAL AMILCAR (1924-1973)
- Écrit par Françoise BARRY
- 562 mots
Originaire des îles du Cap-Vert, Amilcar Cabral, métis d'origine, réussit à faire des études agronomiques supérieures brillantes à Lisbonne où il rencontre Agostinho Neto et Mario de Andrade, futurs dirigeants du mouvement de libération angolais. Devenu un des très rares cadres guinéens,...
-
CABRAL LUÍS DE ALMEIDA (1931-2009)
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 227 mots
Homme politique de Guinée-Bissau, Luís Cabral présida le pays après sa déclaration d'indépendance, de 1974 à 1980.
Né le 11 avril 1931 à Bissau, capitale de la colonie portugaise de Guinée (auj. Guinée-Bissau), Luís de Almeida Cabral est le jeune demi-frère du leader charismatique de la...
- Afficher les 9 références