GUINÉE-BISSAU
Nom officiel | République de Guinée-Bissau (GW) |
Chef de l'État | Umaro Sissoco Embaló (depuis le 27 février 2020) |
Chef du gouvernement | Rui Duarte de Barros (depuis le 20 décembre 2023) |
Capitale | Bissau |
Langue officielle | Portugais |
Unité monétaire | Franc CFA |
Population (estim.) |
1 663 000 (2024) |
Superficie |
36 125 km²
|
Histoire
L’histoire ancienne du territoire actuel de la Guinée-Bissau est encore mal connue. Elle repose essentiellement sur des traditions orales difficiles à interpréter. Il est donc complexe de reconstituer l’histoire du peuplement du pays, même s’il semble que les sociétés sans État telles que celles des Floup et des Baïote au Nord, des Manjak, des Brame des Balante et des Papel au Centre, des Nalu des Baga, des Landuma au Sud, des Bijagós dans l’archipel du même nom, ont été progressivement repoussées sur les côtes par les Mandingues et les Peuls (ou Foula, ou Fulbe).
L’État mandingue du Gabu (xiiie-xixe siècles)
L’État mandingue du Gabu, situé à l’est du pays, naît de l’avancée, au xiiie siècle, des Malinké menés par Tiramagan Traoré, principal lieutenant de Soundiata (ou Sunjata) Keita, fondateur de l’empire du Mali. Les provinces occidentales de l’empire Malinké, à l’origine simples colonies de peuplement, entrent en contact avec les Portugais dès le xve siècle et nouent avec eux de solides relations commerciales. Elles deviennent peu à peu indépendantes, alors que l’empire du Mali se délite. Elles se structurent en États indépendants autour de Kansala, capitale fondée au xviie siècle.
Alors que l’empire du Mali agonise, l’État mandingue du Gabu s’épanouit et alimente en esclaves les négriers européens. Une aristocratie militaire fidèle aux cultes traditionnels s’appuie sur des commerçants islamisés, les Dioula, qui prennent de plus en plus d’importance dans l’État, tout comme les pasteurs peuls (Foula) qui s’installent progressivement sur le territoire vers la fin du xviiie siècle. L’État théocratique du Fouta-Djalon entre alors en rivalité avec le Gabu pour le contrôle du trafic d’esclaves et multiplie les incursions chez son voisin en s’appuyant sur les musulmans qui y vivent. Incapable de s’adapter au déclin de la traite négrière en Sénégambie à la fin du xviiie siècle, l’État du Gabu se décompose, entraînant la conversion à l’islam des pasteurs nomades peuls et des paysans mandingues. Une première révolte musulmane échoue en 1843, mais l’État mandingue s’effondre finalement en 1867 à la suite de la victoire militaire des Peuls.
La colonisation portugaise
La colonisation portugaise débute au milieu du xve siècle avec la création d’établissements côtiers chargés d’organiser la traite des esclaves et le commerce de l’or et de l’ivoire. L’État du Gabu, alors à son apogée, exerce une forte pression sur les peuples côtiers.
Les navigateurs portugais s’installent dans l’estuaire de la Casamance avant d’atteindre « les rivières du Sud ». Ils fondent des comptoirs à Ziguinchor (Casamance), à Cacheu et à Bissau, et traitent avec les chefferies locales auxquelles ils achètent des esclaves qui seront envoyés aux Amériques. Ils doivent cependant défendre leurs possessions contre les attaques des Britanniques, des Hollandais et des Français, qui convoitent la côte guinéenne. Aux xviie et xviiie siècles, la traite négrière est florissante et une puissante place fortifiée est construite à Bissau en 1775.
En 1836, les Français s’établissent dans l’estuaire de la Casamance et, en 1839, ils s’installent à Boké, en Guinée actuelle. Un accord sera finalement signé avec les Portugais le 12 mai 1886 : le Portugal renonce à la Casamance contre le soutien de la France dans sa conquête des territoires situés entre l’Angola et le Mozambique.
En 1858, les Anglais s’installent sur l’île de Bolama, qu’ils intègrent en 1860 dans la colonie de Sierra Leone, et revendiquent la souveraineté sur les Bijagós. Un arbitrage est rendu en 1868 par les États-Unis en faveur des Portugais. La province portugaise de Guinée est séparée du Cap-Vert dont elle constituait jusqu’alors un district et, en 1879, Bolama devient le siège du gouvernement portugais.[...]
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Écrit par
- Francis SIMONIS : maître de conférences d'histoire de l'Afrique, habilité à diriger des recherches, université d'Aix-Marseille
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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