GUINÉE ÉQUATORIALE
Nom officiel | République de Guinée équatoriale (GQ) |
Chef de l'État | Teodoro Obiang Nguema Mbasogo (depuis le 3 août 1979, élu le 12 octobre 1982) |
Chef du gouvernement | Manuela Roka Botey (depuis le 1er février 2023) |
Capitale | Malabo |
Langues officielles | Espagnol, français |
Unité monétaire | Franc CFA |
Population (estim.) |
1 669 000 (2024) |
Superficie |
28 052 km²
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Seul État africain de langue espagnole, la Guinée équatoriale a longtemps été un pays fermé. Héritier d'une situation coloniale où le paternalisme franquiste s'était ingénié à isoler ce pays devenu la chasse gardée de l'Église catholique et des milieux d'affaires métropolitains espagnol, le régime dictatorial qui a gouverné la République de 1969 à 1979 a atteint les limites de la pathologie politique et transformé une société naguère prospère en une population de victimes et de réfugiés. Le coup d'État de 1979, mené par des proches de l'ancien dictateur, n'a rétabli la démocratie que de manière purement formelle. Dans cette logique, il n'est guère étonnant que la récente manne pétrolière ne profite qu'aux proches du régime et ne contribue en rien à l'amélioration des conditions de vie des populations.
Une situation géopolitique singulière
La Guinée équatoriale (l'ancienne Guinée espagnole) est un pur accident de l'histoire coloniale et son caractère artificiel est patent si l'on considère que cette République de 28 051 kilomètres carrés est constituée, jusqu'en 1980, de deux provinces séparées par plusieurs centaines de kilomètres d'océan. On distingue tout d'abord une province insulaire de 2 034 kilomètres carrés, Bioko (ex- Fernando Póo, un temps rebaptisée Macías Nguema Biyogo), formée par l'île homonyme (2 017 km2) à laquelle est administrativement rattaché le très lointain îlot d' Annobón (Pagalu au temps du dictateur). Celui-ci occupe 17 kilomètres carrés au bout de l'arc volcanique qui commence au mont Cameroun et se poursuit par Bioko et les îles indépendantes de São Tomé et Príncipe.
Annobón est la seule terre africaine où l'on parle officiellement espagnol au sud de l'équateur. Sur cet archipel distendu, l'Espagne a greffé la province essentiellement continentale du Río Muni dont la superficie est fixée à 26 017,5 kilomètres carrés, soit un quadrilatère de jungle enclavé entre le Cameroun et le Gabon. Cette partie continentale de la province du Río Muni est complétée par trois prolongements insulaires face à la côte gabonaise, les îlots de Corisco (15 km2) et ceux de Petite et Grande Elobey (2,5 km2). Trois autres îlots (Mbané [Mbañe], Conga et Cocotiers) au sud de Corisco, de même qu'une bande de terrain à la frontière orientale du Río Muni, le long de la rivière Kyé, semblent avoir été abandonnés au Gabon en 1972. En 1980, le nouveau régime a modifié la division administrative du pays, divisé en sept provinces regroupant dix-huit districts.
Bioko, à 32 kilomètres des côtes camerounaises, est une île volcanique formée de trois massifs : le pic de Malabo (3 007 m) au nord, le pic de Moka au centre avec un paysage alpestre (élevage de bovins) et celui de la Gran Caldera au sud, peu accessible et inexploité ; mais les piémonts des deux premiers massifs sont la terre d'élection d'un cacao autrefois excellent. Le climat est équatorial avec une température moyenne de 25 0C et une hygrométrie très élevée. Sauf dans la station d'altitude de Moka, le climat est extrêmement pénible. Malabo, la capitale de l'État, comptait environ 93 000 habitants en 2003.
Le Río Muni a également un relief tourmenté. D'ouest en est, on distingue une plaine littorale d'une vingtaine de kilomètres précédant une pénéplaine (650 m d'altitude). Les reliefs prennent leur origine au Cameroun et au Gabon ; ce sont les contreforts des monts de Cristal qui culminent à 1 200 mètres (Monte Mitra, Piedra de Nzas et Monte Chime). Pour l'essentiel, la forêt vierge recouvre le territoire et constitue une réserve de bois de sciage (okoumé en particulier). Les fleuves ne sont pas navigables au-delà de la plaine. Ils servent surtout au flottage des bois.[...]
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Écrit par
- René PELISSIER : docteur d'État ès lettres
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
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MACÍAS NGUEMA FRANCISCO (1924-1979)
- Écrit par René PELISSIER
- 834 mots
« L'unique miracle que la Guinée équatoriale ait produit », selon les propres termes du dictateur qui avait donné cette modeste définition de sa personne, a terminé sa macabre carrière sous les balles d'un peloton d'exécution, le 29 septembre 1979, après avoir été renversé par son neveu, bras...
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MALABO
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 274 mots
- 1 média
Capitale de la Guinée équatoriale, Malabo se situe sur la côte nord de l'île de Bioko (anc. Fernando Póo) au bord d'un volcan submergé.
Fondé dans les années 1820 par des missionnaires protestants, Port Clarence servit de base aux Britanniques dans leur lutte contre la traite des Noirs....