GUINÉE ÉQUATORIALE
Nom officiel | République de Guinée équatoriale (GQ) |
Chef de l'État | Teodoro Obiang Nguema Mbasogo (depuis le 3 août 1979, élu le 12 octobre 1982) |
Chef du gouvernement | Manuela Roka Botey (depuis le 1er février 2023) |
Capitale | Malabo |
Langues officielles | Espagnol, français |
Unité monétaire | Franc CFA |
Population (estim.) |
1 669 000 (2024) |
Superficie |
28 052 km²
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Une économie traditionnelle transformée par la découverte d'hydrocarbures
Au temps des Espagnols, la Guinée était l'un des pays les plus prospères d'Afrique, car tout y était mis en œuvre pour permettre aux investisseurs métropolitains d'obtenir un rendement élevé et à la population, l'insulaire tout au moins, de recueillir les miettes d'un développement indéniable à partir du début des années 1950.
La Guinée espagnole était le fleuron de la colonisation ibérique grâce, avant tout, à une politique de subvention des prix d'achat du café et surtout du cacao dont l'Espagne est grosse consommatrice. Cette économie reposait sur un triptyque : cacao, café, bois, les autres cultures tropicales (oléagineux, bananes) étant accessoires. Le cacao constituait la raison d'être de Bioko, qui disposait de plus de 41 000 hectares (un millier de plantations) cultivés, non pas par une paysannerie locale, mais par un prolétariat allogène (Nigérians) pouvant atteindre 30 000 personnes sous contrat. Bien que les Africains locaux, les Bubi et les Fernandinos, aient conservé la propriété d'environ 800 plantations, ils louaient la plupart de leurs terres à des planteurs européens et profitaient au maximum des prix préférentiels consentis par la métropole. Modernes, relativement bien gérées, les plantations produisaient un des meilleurs cacaos du monde
La cassure politique de mars 1969 (rapatriement d'une grande partie des Européens), l'irrationalité de la gestion du pays, l'absence d'entretien, le manque de devises et surtout le départ quasi total des travailleurs nigérians maltraités et non payés par les Équato-Guinéens aboutirent à faire chuter la production à moins de 8 000 tonnes dans les dernières années de la dictature du président Macías. Ce dernier avait introduit sur les plantations d'État (celles qui étaient abandonnées par les Européens) le travail forcé de 20 000 de ses compatriotes du Río Muni pour remplacer les Nigérians disparus, mais l'utilisation de ces « esclaves du cacao », outre les drames humains qu'elle impliquait, était un effroyable gâchis économique. Depuis le début du xxie siècle, la production de cacao oscille entre 3 et 4 000 tonnes annuelles.
Le café était cultivé au Río Muni, le long de la frontière camerounaise. Son exploitation, après avoir quasi disparu, a repris dans de modestes proportions. À l'époque de la colonisation espagnole, la sylviculture, dédiée à l'exportation, était un secteur crucial pour l'économie : la forêt recouvre 62,5 p. 100 du pays. Le potentiel de l'île de Bioko étant aujourd'hui protégé, la production se concentre dans le Rio Muni, qui partage avec le Gabon le monopole de l'okoumé. Les exportations des grandes sociétés concessionnaires atteignaient environ 350 000 tonnes avant l'indépendance, puis cessèrent pratiquement à la fin de l'ère Macías. Cette activité a, depuis lors, retrouvé la voie de la croissance, même si elle ne représente plus que 2 p. 100 du volume des exportations (le chiffre était supérieur à 50 p. 100 avant le boom pétrolier). Un pic de production (à 90 p. 100 exportée) a été atteint en 1999 avec près de 800 000 m3, avant de se stabiliser autour de 530 000 m3 en 2002. D'immenses concessions ont été attribuées à des intérêts français et italiens depuis le coup d'État de 1979. Un autre secteur prometteur, la pêche, fut systématiquement détruit par Macías qui ruina cette activité artisanale en interdisant l'usage des pirogues (afin d'empêcher les fuites de réfugiés) et en confiant à l'U.R.S.S. le monopole de la pêche industrielle. En quelques années, la flotte soviétique opéra un véritable pillage des eaux territoriales sans aucun profit pour la population locale.[...]
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Écrit par
- René PELISSIER : docteur d'État ès lettres
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
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MACÍAS NGUEMA FRANCISCO (1924-1979)
- Écrit par René PELISSIER
- 834 mots
« L'unique miracle que la Guinée équatoriale ait produit », selon les propres termes du dictateur qui avait donné cette modeste définition de sa personne, a terminé sa macabre carrière sous les balles d'un peloton d'exécution, le 29 septembre 1979, après avoir été renversé par son neveu, bras...
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MALABO
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 274 mots
- 1 média
Capitale de la Guinée équatoriale, Malabo se situe sur la côte nord de l'île de Bioko (anc. Fernando Póo) au bord d'un volcan submergé.
Fondé dans les années 1820 par des missionnaires protestants, Port Clarence servit de base aux Britanniques dans leur lutte contre la traite des Noirs....