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GUINÉE

Nom officiel

République de Guinée (GN)

    Chef de l'État

    Mamady Doumbouya (par intérim depuis le 5 septembre 2021)

      Chef du gouvernement

      Bah Oury (par intérim depuis le 29 février 2024)

        Capitale

        Conakry

          Langue officielle

          Français

            Unité monétaire

            Franc guinéen (GNF)

              Population (estim.) 13 990 000 (2024)
                Superficie 245 857 km²

                  La Guinée depuis l'indépendance

                  La révolution guinéenne

                  Dès avant l'indépendance, le PDG se donnait comme ligne d'action « la décolonisation intégrale de toutes les structures du pays ». Il se fixe ensuite pour objectif la construction d'une « société socialiste » par la transformation radicale tant des structures économiques et sociales que des comportements et mentalités, sous la conduite du « responsable suprême de la Révolution », Ahmed Sékou Touré.

                  Idéologie totalitaire

                  Totalitaire, l'idéologie concerne toute la société dans ses groupes et ses classes, chaque individu dans toutes ses activités. Elle est sans cesse rappelée et développée à travers les émissions de radio et les nombreux rapports, discours, écrits de Sékou Touré, à l'occasion des multiples assemblées, conférences et congrès. Elle est contenue dans les trente volumes portant sa signature, références obligatoires dans toutes les expressions publiques d'opinion. Lui seul est habilité à l'exprimer officiellement, si ce n'est à l'élaborer. En dehors de la ligne politique définie par le grand stratège, « on cesse d'être révolutionnaire » et on se situe dans « la classe antipeuple », celle des traîtres à la Révolution.

                  Dans un vocabulaire de type marxiste où reviennent sans cesse les termes de révolution, de lutte des classes (après 1967), de socialisme, de centralisme démocratique, de pouvoir révolutionnaire, de dictature populaire, de lutte contre l'impérialisme, d'exploitation de l'homme, de ligne de masse... se trouvent véhiculées quelques idées-forces plutôt que la théorie marxiste. Sékou Touré ne se réclame pas du « socialisme scientifique », ni dans sa version soviétique ni dans sa version cubaine. Ainsi la méthode dialectique est retenue, mais le matérialisme athée est rejeté. On parle de lutte des classes mais on affirme aussi que « le peuple laborieux constitue la classe-peuple ». Le développement économique à réaliser est « non capitaliste » plutôt que « socialiste ».

                  Les principales lignes de force de l'idéologie peuvent être résumées. Sur le plan intérieur, il s'agit de créer une nation guinéenne par-delà les groupes ethniques tout en privilégiant les valeurs africaines authentiques (langues nationales, arts populaires, héros africains) : « Il n'y a plus de Soussou, de Foulah... mais seulement des Guinéens. » Cette nation doit s'organiser en société socialiste, d'où sera bannie toute exploitation de l'homme par l'homme, grâce au parti-État qui permet au peuple d'exercer effectivement et totalement le pouvoir et tous les pouvoirs. Sur le plan extérieur, il s'agit de viser l'unité africaine et de ne s'inféoder ni aux puissances occidentales ni aux puissances socialistes par la pratique du « neutralisme positif ». À ne pas confondre avec une pseudo-neutralité qui n'est que passivité ou indifférence lorsqu'il est « porté atteinte à la liberté des peuples ». Dès lors, la révolution guinéenne « est par son essence même globale et multiforme ; elle va à la racine des choses et arme le peuple [...] afin de le rendre invincible dans l'histoire » (Préambule de la IIe Constitution).

                  Partitocratie

                  Une fois l'indépendance acquise, les dirigeants du PDG obtinrent l'autodissolution des autres partis politiques. Le régime mis alors en place – régime présidentiel fort avec parti unique de facto – va évoluer progressivement vers une « république populaire révolutionnaire » où les structures partisanes et étatiques sont désormais fusionnées. Plusieurs jalons marquent cette évolution. Le comité central du PDG décide, en novembre 1967, l'organisation d'un « pouvoir révolutionnaire local » (PRL). Puis, en novembre 1978, le XIe congrès proclame[...]

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                  Écrit par

                  • : géographe, directrice de recherche à l'Institut de recherche pour le développement (U.R. 013, migration, mobilités et peuplement)
                  • : professeur à l'université de Montréal
                  • : docteur en histoire de l'université de Paris-I, chercheuse associée au Centre d'études des mondes africains, unité C.N.R.S. 8171
                  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                  Classification

                  Médias

                  Guinée : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Guinée : carte physique

                  Guinée : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Guinée : drapeau

                  Ahmed Sékou Touré, vers 1963 - crédits : Keystone/ Hulton Archive/ Getty Images

                  Ahmed Sékou Touré, vers 1963

                  Autres références

                  • GUINÉE, chronologie contemporaine

                    • Écrit par Universalis
                  • AFRIQUE (Histoire) - Les décolonisations

                    • Écrit par
                    • 12 424 mots
                    • 24 médias
                    ...nouvel « ensemble », le général de Gaulle partit pour son fameux tour d'Afrique (20-27 août 1958), afin de présenter les choix possibles aux Africains. Le 25 août, à Conakry, Sékou Touré prononça un discours que le général ressentit comme un affront. Les dés étaient jetés ; au référendum du 28 septembre,...
                  • AFRIQUE-ÉQUATORIALE FRANÇAISE (A-ÉF)

                    • Écrit par
                    • 500 mots

                    Jusqu'en 1883, les possessions françaises d'Afrique équatoriale ont été administrées par un officier de marine portant le titre de commandant supérieur des Établissements français du golfe de Guinée. Le 16 décembre 1883, l'administration du Gabon est détachée de celle...

                  • AFRIQUE-OCCIDENTALE FRANÇAISE (AOF)

                    • Écrit par
                    • 825 mots
                    • 2 médias

                    Créée par un décret du 16 juin 1895, sous la direction d'un gouverneur général, l'Afrique-Occidentale française (A-OF) répond à la nécessité de coordonner sous une autorité unique la pénétration française à l'intérieur du continent africain. L'A-OF est, à l'origine, constituée des colonies...

                  • BAGA

                    • Écrit par
                    • 633 mots

                    Occupant la plaine côtière de la Guinée, les Baga vivent de la culture du riz sur des terres préparées par un long travail : défrichage par incendie des palétuviers, construction de digues. Situés sur des dunes de sable, les villages sont reliés par des pistes noyées pendant six mois de l'année....

                  • Afficher les 23 références