CAILLEBOTTE GUSTAVE (1848-1894)
Intérieur/extérieur
Le caractère sérieux des scènes d'intérieur exposées en 1880 n'exclut en rien une forme de causticité touchant précisément le monde clos dont se réclame l'artiste pour affirmer ses idées picturales. Intérieur montre le profil d'une femme lisant une revue avec derrière elle un homme étendu sur un sofa plongé dans un livre. Les rôles semblent inversés, et la perspective prend un malin plaisir à radicaliser la disparité de ce couple inégal. Autre situation avec une Femme à la fenêtre laissant voir les lettres dorées d'une enseigne pour nous illisible et un vis-à-vis indistinct. L'observation laisse le champ libre à l'interprétation. Degas avait déjà exploré ce genre de situation.
C'est toujours depuis le balcon de l'appartement du 31 boulevard Haussmann que Caillebotte donne les images les plus révélatrices de son impressionnisme. Deux personnages, côté ombre, contemplent un spectacle masqué par le feuillage des arbres au soleil (Un balcon, boulevard Haussmann, 1880, coll. part.). Leur attitude ne laisse rien paraître de leurs sentiments. Dans une autre version de ce thème, la perspective dégagée s'étend comme à partir d'un belvédère à l'angle de la rue Gluck où un personnage semble jouir en homme de boulevard averti du rythme de la ville. En 1880, Le Boulevard des Italiens dans une atmosphère plus sévère reprend la vue plongeante du Boulevard des Capucines de Monet de 1873.
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Écrit par
- Éric DARRAGON : professeur émérite d'histoire de l'art contemporain à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne
Classification
Médias
Autres références
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IMPRESSIONNISME
- Écrit par Jean CASSOU
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...qui ne s'améliorera point, que partager les infortunes de ses camarades accablés de charges, tel Monet qui s'est marié. Ceux-là, leurs compagnons les plus aisés les aident, et aussi quelques premiers, très rares, amateurs,Caillebotte, Chocquet, le Dr de Bellio, le baryton Faure, le pâtissier Murer. -
LE DÉCOR IMPRESSIONNISTE. AUX SOURCES DES NYMPHÉAS (exposition)
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