CLUSERET GUSTAVE PAUL (1823-1920)
Fils de militaire, Gustave Cluseret entre à Saint-Cyr et participe comme lieutenant à la répression des journées de juin 1848. À la suite de divers trafics en Algérie, il est obligé de démissionner de l'armée en 1858. Cet aventurier devient condottiere et révolutionnaire professionnel. Il se met au service de Garibaldi, puis prend part à la guerre de Sécession comme général chez les Nordistes, devient citoyen américain, puis participe au mouvement irlandais fenian. Rentré en France en 1867, il devient journaliste de la presse d'opposition et il est incarcéré à cause d'un article sur l'armée ; ayant rencontré Varlin en prison, il séduit celui-ci par sa faconde. Il adhère alors à l'Internationale. Expulsé aux États-Unis en 1869, il revient à Paris à la proclamation de la République, fait partie du Comité central des vingt arrondissements. Il participe, avec Bakounine, à l'insurrection lyonnaise, puis devient chef, à Marseille, de la brève Commune révolutionnaire du 1er novembre. Revenu à Paris, il est nommé le 30 mars, par le comité central, chef de la garde nationale. Le 3 avril, la Commune le nomme délégué à la Guerre. Il pratique alors l'attentisme en matière militaire et une politique de bascule entre le comité central et la Commune. Le 16 avril, il est élu à la Commune, prend comme adjoint Louis Rossel et nomme Dombrowski à la place de Paris. Mais ses tergiversations annulent les efforts militaires de ces derniers. À la chute du fort d'Issy, le 30 avril, la Commune l'arrête et le remplace par Rossel. Mais elle l'acquitte le 21 mai. À la chute de la Commune, il s'enfuit en Suisse. Après l'amnistie de 1880, il rentre en France. En 1882, il s'enfuit en Turquie pour éviter la prison pour délit de presse. Il revient en 1884, est élu, en 1888, député socialiste du Var, où il sera réélu jusqu'à sa mort, malgré ses articles racistes dans La Libre Parole de Drumont. Ses Mémoires (1887-1888) sont une apologie personnelle. Ainsi cet aventurier, qui, en guise d'idéal collectif, avait celui « que son épée soutenait, et pendant le temps qu'elle le soutenait » (E. Lepelletier), termina sa vie dans le camp de ceux qu'il avait combattus sous la Commune.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Jean BANCAL : docteur ès lettres, ès sciences économiques, docteur en droit, professeur à l'université de Paris-III-Sorbonne, directeur du Centre d'études et de recherches pour le développement intégré
Classification
Autres références
-
COMMUNE DE PARIS
- Écrit par Édith THOMAS
- 6 497 mots
- 8 médias
...en particulier en ce qui concerne la défense de la Commune. La Commune se méfiait des militaires qu'elle avait délégués à la guerre : de l'aventurier Cluseret aussi bien que du généreux Rossel. Les gardes nationaux les plus ardents étaient des combattants révolutionnaires, qui répugnaient à une discipline...