Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

GUSTAVE VI ADOLPHE (1882-1973) roi de Suède (1950-1973)

Fils de Gustave V, lui-même arrière-petit-fils de Bernadotte que les circonstances firent couronner roi de Suède en 1818. Monté tard sur le trône, en 1950, à l'âge de soixante-huit ans, Gustave VI, qui fut prince royal pendant quarante-trois ans, s'est, il est vrai, préparé à sa mission en administrant le pays durant les nombreuses absences de son père. Monarque apolitique, ayant, le premier, renoncé au faste du couronnement, il ne ressemble que de loin à ceux du xixe siècle, rois bourgeois, antilibéraux, isolés. Roi-citoyen respecté, sportif, s'intéressant aux sciences comme aux affaires du pays, il est attentif à tout et à tous ; jusqu'à la maladie qui l'emportera, il reste fidèle à sa devise « Le devoir avant tout ». Il travaille intensément, inaugure, visite, préside, voyage. Son intérêt pour l'archéologie et sa haute compétence en ce domaine, touchant notamment la civilisation étrusque, le conduisent souvent en Italie, où il s'intègre tout naturellement aux équipes de savants participant aux fouilles. Président de l'Académie royale des belles-lettres, Gustave VI était membre honoraire de nombreuses universités et académies étrangères. Comme son père, depuis 1911, Gustave VI règne mais ne gouverne pas. Le rôle politique des monarques a en effet beaucoup évolué depuis le premier Bernadotte. Bien que découlant de la Constitution qui donnait les pleins pouvoirs au souverain, l'autorité royale a résulté d'un rapport de forces avec la gauche, libérale, puis social-démocrate. C'est ainsi que Gustave V (1858-1950, roi en 1907) dut compter avec le parlementarisme naissant. Il ne put empêcher la venue au gouvernement, en 1917, des sociaux-démocrates qui, dans une coalition avec les libéraux, instaurèrent le suffrage universel. La fonction du roi se réduit désormais à nommer un Premier ministre suivant la règle parlementaire.

Gustave VI, son fils aîné, est le premier monarque apolitique. Avec lui, le problème constitutionnel est posé, la praxis étant en contradiction avec les textes. Une commission parlementaire est alors constituée pour établir un projet de réforme constitutionnelle ; l'idée d'une république est écartée a priori, le pays restant profondément royaliste. Son travail est émaillé de péripéties, et c'est seulement en février 1974 que le vote final intervient sur la nouvelle Constitution et sur l'avenir de la monarchie. Entre-temps, le Sénat a été supprimé et, en 1970, ont eu lieu les premières élections à la Chambre unique. De son vivant, Gustave VI ne se voit retirer aucune de ses prérogatives. À sa mort, survenue pendant la phase finale du vote de la Constitution, celles-ci sont reprises par le Premier ministre et par le président du Parlement.

Le fils aîné de Gustave VI, Gustave Adolphe, étant mort en 1947 dans un accident d'avion, c'est son petit-fils Charles XVI Gustave (Carl XVI Gustav), né en 1946, qui lui succède en septembre 1973. La nouvelle Constitution qui entre en vigueur le 1er janvier 1975 le prive des quelques pouvoirs que détenait encore Gustave VI : il ne désigne plus le Premier ministre et ne préside plus le Conseil des ministres. Il se contente de recevoir et d'inaugurer, en bref il est le « symbole du pays » alors que la monarchie est de plus en plus remise en question par la nouvelle génération.

Gustave VI est un peu le grand-père de toutes les familles royales européennes. Par ses deux mariages dont celui qu'il contracta avec Louise Mountbatten (1889-1965) en 1923, il est lié à la famille royale anglaise, ainsi qu'aux familles belge et norvégienne. Sa fille, Ingrid, épouse Frederik IX de Danemark (1899-1972). L'aînée de ses petites-filles est reine de Danemark sous le nom de Margrethe II de 1972 à 2024, année où elle abdique en faveur de son fils Frederik. Le roi de Danemark[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification